De la côte basque jusqu'à la Norvège, on compte plus de 8000 bunkers de ce qui formait le "mur de l'Atlantique". Ces ouvrages de béton, quasi indestructibles, ont été érigés par l'Allemagne nazie pour se protéger d'un débarquement allié durant la seconde guerre mondiale. Au Verdon sur mer, en Gironde, l'un d'entre eux a retrouvé ses couleurs d'origines.
Ici, c'est LE référent en matière de bunkers. Enfant du pays, Jean-Paul Lescorce a fait de nombreuses recherches et partage aujourd'hui ses connaissances lors de visites auprès du plus grand nombre.
Pour rappeler que ces gros blocs de béton sont des vestiges du Mur de l'Atlantique, construit par le IIIe Reich pour se prémunir d'un débarquement. Il avait pour but de bloquer et surveiller l'entrée de l'estuaire de la Gironde.
Un en particulier, construit à l'automne 1943 au Verdon-sur-mer, a été désensablé il y a quelques années par trois passionnés. Ils l'ont même repeint pour lui rendre son aspect d'origine, d'après une photo recolorisée dénichée par Jean-Paul Lescorce, intarissable sur le sujet. Il fait aujourd'hui partie du membre du "AtlantikWall Explorers", un réseau européen qui partage les connaissances et contribue au devoir de mémoire.
Devoir de mémoire
En 1943, 15 hommes de la marine allemande occupaient alors les lieux. Il avait 7 ans alors et son père avait fait partie des hommes réquisitionné pour bâtir ces bunkers. Il en a aujourd'hui 85 et raconte avec la même passion. Depuis plus de 20 ans, après avoir désensablé plus d'une vingtaine, il réhabilite les casemates pour proposer des visites immersives.
L'an dernier, il a été décoré de l’Ordre du mérite de la République d’Allemagne, pour avoir remis au jour ces vestiges historiques, au prix de longues heures de pelletées et de déblayages de gravats. Il y en aurait, dit-on, encore 200 intacts sur les 350 bunkers de la zone entre Soulac et le Verdon.
Ses recherches participent à constituer la plus grande base de données archéologiques sur le mur de l'Atlantique.