Glyphosate : avec la condamnation de Monsanto, "on a gagné une bataille idéologique"

Le géant américain a été condamné à payer 289 millions de dollars à un jardinier pour ne pas l'avoir informé de la dangerosité de ses herbicides. Une décision historique. En Gironde, l'association Alerte aux toxiques appelle les instances locales de la viticulture à sortir des pesticides 

Cette condamnation est une vraie joie ! On a gagné la bataille idéologique,


se félicite Valérie Murat, la porte-parole de l'association girondine Alerte aux toxiques qui se bat contre l'utilisation des pesticides les plus toxiques et cancérogènes, en particulier dans les vignes. "Cette condamnation est un geste très fort qui nous donne de l'espoir"  poursuit-elle.


"Changer les pratiques dans la viticulture"

En Gironde, le glyphosate, substance de base du Roundup, est utilisé dans le désherbage des rangs de vignes. La profession utilise aussi d'autres pesticides tout aussi dangereux et toxiques pour le traitement des maladies de la vigne.
 

Il faut maintenant que les instances locales de la viticulture, le CIVB et la Chambre de l'agriculture de la Gironde, accompagnent les viticulteurs dans le changement de pratiques. Les instances doivent aussi acter la sortie des pesticides les plus dangereux.

estime Valérie Murat.

Classé "cancérigène probable" depuis 2015 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le glyphosate est utilisé sous diverses marques, la plus célèbre étant le Roundup fabriqué par le groupe américain Monsanto, qui appartient désormais au géant allemand de la chimie Bayer.

En France, le gouvernement a promis d'interdire le glyphosate «dans ses principaux usages» d'ici 2021, et «pour tous les usages» d'ici cinq ans. Par ailleurs, plusieurs actions en justice sont en cours.

 

Sortir des pesticides

Alors que tous les militants anti-pesticides appellent à changer les pratiques dans l'agriculture, Bayer estime que le glyphosate est "sûr et non
cancérogène", alors qu'un jury américain a lourdement condamné vendredi Monsanto pour ne pas avoir informé de la dangerosité de son herbicide Roundup.
   
Vendredi, un jury d'un tribunal de San Francisco a, dans une décision inédite, condamné Monsanto à payer près de 290 millions de dollars de dommages à Dewayne Johnson. Ce jardinier américain de 46 ans estimait que les produits de Monsanto, notamment le Roundup qu'il avait vaporisé pendant des années, avaient entraîné son cancer et que la multinationale avait sciemment caché leur dangerosité. 


 L'entreprise Bayer a annoncé qu'elle avait l'intention de faire appel et en réitérant l'idée que le glyphosate, principe actif du Roundup, ne cause pas le cancer et n'est pas responsable de la maladie du plaignant.

 
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