Quelques dizaines de professeurs et de parents d'élèves du lycée des Graves à Gradignan étaient réunis ce matin pour dénoncer des classes trop nombreuses. Cette année, l'établissement compte 8 classes de plus de 35 élèves. Avec de plus en plus d'élèves en Gironde, la tendance est à la hausse.
"35 c'est déjà trop, mais 36 c'est non !"C'est le seuil symbolique que les professeurs du lycée des Graves ne voulaient pas voir dépassé. Pourtant, l'établissement gradignanais comprend 8 classes de 36 élèves pour cette rentrée 2018, chose qui a poussé les professeurs comme Christian Pierrat à faire grève ce mercredi matin :
"Après 36 il n'y a plus de limite... 36, 37, 38 élèves, jusqu'à où ça va aller? On a constaté dans les autres lycées de Bordeaux métropole que le seuil des 35 a largement sauté. On a même eu quelques classes à 38 élèves. C'est insupportable."
Devant le portail du lycée, quelques dizaines de professeurs et de parents d'élèves distribuent des tracts. La situation est selon eux incompatible avec le plan d'éducation du gouvernement, qui veut assurer un accompagnement personnalisé à tous les élèves.
"On ne peut pas d'un côté nous dire 'il fait faire un enseignement un peu plus individualisé, ' et de l'autre côté nous remplir des classes comme on les remplit, de façon inique, " lance Christian Pierrat.
Des élèves et parents inquiets
Le nombre d'élèves en éducation secondaire ne cesse d'augmenter en Gironde : 2425 de plus pour cette rentrée 2018.Pour les élèves, la pression se ressent. "Je suis dans une classe à 34, c'est déjà beaucoup trop. Il y a beaucoup d'élèves, on a du mal à se concentrer, à écouter le prof quand il parle," raconte une élève de terminal du lycée des Graves. A un de ses camarades d'ajouter : "Avec le bruit environnant on peut rien faire quoi. Et le prof c'est normal s'il pète des plombs un moment !"
Une parent d'élève dont le fils est en seconde dans une classe de 36 élèves fait part elle aussi de son inquiétude : "Plus de trente c'est énorme pour les enfants, surtout quand ils sont en seconde. Si c'est un enfant qui est un peu en difficulté il n'a quasiment pas de chance."