Non ce n'est pas une blague. La sécurité routière est aussi une affaire d'animaux. La preuve, des agents de l'ONF ont mis en place un procédé pour éviter aux crapauds de mourir écrasés sur la route. Une démarche insolite qui permet un vrai travail de recensement.
Contrairement aux idées reçues, "le crapaud n'est pas un animal qui saute, il marche", explique François Botin, conservateur à l'ONF. Une information nécessaire pour mieux comprendre la technique utilisée par les agents de l'ONF pour aider les batraciens à ne pas se faire écraser sur la route.
Non loin de la route, un filet est tendu au ras du sol, empêchant les crapauds de passer. Ceux-ci tombent alors dans des seaux enterrés. "Il suit l'obstacle (le filet), et tombe dans un seau, et comme il ne sait pas sauter, il ne va pas pouvoir en sortir", explique François Botin. Tous les matins, les agents prennent les seaux remplis de crapauds et les déposent de l'autre côté la route. Les crapauds ont donc franchi l'obstacle sans prendre le risque de se faire écraser et peuvent prendre la direction de la lagune.
Les crapauds aiment ce site, et ne sont pas les seuls
La réserve naturelle des dunes et marais d'Hourtin, la seconde d'Aquitaine par sa superficie, compte de nombreux crapauds. La phone et la flore y sont diversifiées. La réserve est nichée entre le lac d'Hourtin et l'océan Atlantique. On y trouve donc différents milieux naturels : zones marécageuses, zone lacustre, forêt, dunes, plages et océan. À côté des crapauds (batraciens), on "trouve sur le site un ensemble relativement complet des reptiles, amphibiens et mammifères de la région avec notamment la cistude d'Europe, le lézard ocellé, le vison d'Europe et la loutre", peut-on lire sur le site des réserves naturelles de France. Et de nombreux oiseaux viennent hiverner ou nidifier ici.La route : un obstacle sur une trajectoire saisonnière
Dès que les températures se font plus clémentes, les crapauds se dirigent vers la lagune pour y pondre. En cette saison, certaines femelles se lancent donc sur la route alors qu'elles sont pleines."Là je tiens une femelle, qui est plus massive, d'ailleurs elle est gravide, c'est-à-dire qu'elle va aller pondre dans la lagune qui est à côté, et puis on a un mâle, regardez la différence de morphologie est flagrante, il a des phalanges noires", nous montre François Botin.