La Gironde, est le deuxième plus gros consommateur de métam-sodium en France... Pourtant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a interdit lundi 5 novembre 2018 son utilisation, après plusieurs cas d'intoxications.
Lundi 5 novembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a interdit les pesticides à base de métam-sodium.
L'association Générations Futures a félicité la décision sur Twitter.
VICTOIRE : Fin des #pesticides à base de métam-sodium en France! L'ANSES vient d’annoncer ce jour le retrait des produits pesticides à base de métam-sodium @genefutures réagit à cet avis https://t.co/JKEjw4oJHQ @Veillerette @afpfr @sfoucart @virginie_garin @missplanete pic.twitter.com/6WVLWH9PRX
— Générations Futures (@genefutures) 5 novembre 2018
Cyril Giraud est responsable du relai local de Générations Futures Gironde. « Cela fait plus de 10 ans que l’on se bat contre cette substance, donc son interdiction est une petite victoire ! », commente-t-il.
Porte-parole de l’association Alerte aux Toxiques, Valérie Murat, ne préfère pas crier victoire trop tôt : " Des substances cancérogènes sont encore homologuées en France, donc cette interdiction est juste un petit pas. "
Utilisé principalement par les maraîchers pour désinfecter les sols, et les viticulteurs, ce pesticide est jugé dangereux pour la santé et l’environnement.
Avec 249377,76 kg sodium achetés en 2017, la Gironde est le deuxième consommateur en France de métam-sodium après la Loire-Atlantique, selon SIRIS-Pesticides (Système d'Intégration des Risques par Interaction des Scores pour les pesticides). Certains viticulteurs utilisent ce pesticide pour lutter contre le botrytis, un champignon qui s’attaque aux vignes.
Mais avec l’interdiction des produits commercialisés contenant du métam-sodium, quelles alternatives s’offrent aux agriculteurs ?
Cyril Giraud est catégorique « Il ne faut pas remplacer un bidon par un bidon. C’est tout le système qui est à repenser. Il faut intégrer les rotations de culture et prendre conscience que le sol est vivant et qu’il faut le respecter ! »
La mycorhization, c’est-à-dire, l’utilisation de champignons auxiliaires pour lutter contre les maladies pourrait être une solution.
Valérie Murat aimerait que les agriculteurs repensent leur façon de cultiver la terre, sans l’aide de produits phytosanitaires nocifs pour la santé et l’environnement, car des solutions alternatives existent. « C’est quand même fou d’attendre de voir des victimes pour interdire un produit ! », s’insurge-t-elle.
La militante anti-pesticide, qui a perdu son père viticulteur en 2012 d’un cancer lié aux produits phytosanitaires, insiste : « L’interdiction du métam-sodium par l’Anses montre que la France peut prendre des décisions indépendamment de l’Union européenne. »