Direction et parents d'élèves sont vent debout. L'école du village girondin ne comptait déjà que trois classes, et l'Académie de Bordeaux a décidé de fermer l'une d'entre elle à la rentrée.
Dans un village, l'école, c'est un peu comme l'épicerie : un point névralgique, essentiel, mais de plus en plus souvent menacé. L'Isle-Saint-Georges compte un peu plus de 500 habitants et aujourd'hui son école serait en danger.
Le 16 juin dernier, soit à 15 jours seulement des vacances d'été, l'Académie de Bordeaux a décidé de supprimer une des trois classes existantes. Jusqu'ici une classe de maternelle regroupait les petites, moyennes et grandes sections (20 élèves). Une autre classe prenait en charge les CP et CE1 (11 élèves y sont inscrits), c'est elle qui serait menacée de fermeture. La dernière faisait cohabiter CE2, CM1 et CM2 (20 élèves).
Si la classe intermédiaire ferme, il n'y aura plus que deux classes, deux maîtresses, qui devront à elles seules se répartir 8 niveaux d'étude. Nelly Chaval a la double casquette : institutrice et directrice. Elle s'indigne de cette décision :
"C'est dommageable car ici il n'y a peut-être pas beaucoup d'élèves, mais le public est disparate et certains élèves ont besoin d'un encadrement spécifique. Avec quatre niveaux par classe, ça va être difficile et ça remet clairement l'égalité des chances entre les élèves en question" explique Nelly Chaval.
Il faut dire que pour la future directrice, qui devra à la rentrée assumer la charge de la direction et celle de l'enseignement, la tâche va clairement être plus lourde. Et si Nelly Chaval assure que "l'enseignement restera la priorité, le travail administratif est chronophage, et devra donc passer au second plan".
Les parents d'élèves ont peu de temps pour réagir face à cette décision qu'ils estiment "injuste et irrespectueuse des fondamentaux pour l'éducation scolaire des enfants (...). Personne avant de prendre cette décision ne s'est soucié de la particularité d'être scolarisé en milieu rural" avancent-t-ils.
"Le site de l'éducation nationale et les circulaires qui évoquent le sujet explique pourtant clairement que le processus doit commencer en octobre et qu'une telle décision doit faire l'objet d'une concertation avec la mairie. Ce qui n'a pas été le cas !" selon les parents d'élèves.
Pour dénoncer cette situation ils ont décidé d'occuper l'école de jour comme de nuit à partir du 1er juillet.
En attendant une pétition circule au village, elle est disponible, "Chez Patou", l'épicerie de l'Isle-Saint-Georges, l'autre poumon de la petite commune.