Juppé : une rentrée politique sous le signe du rassemblement

Loin du "clivage" et de la "surenchère" incarnés par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, a fait samedi sa rentrée politique à Chatou sous le signe du "rassemblement", réservant toutefois quelques piques à son principal rival à la primaire de la droite. 

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Arrivé en début de matinée dans le décor bucolique de l'Ile des Impressionnistes, le maire de Bordeaux avait prévenu : "Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, je ne suis pas en campagne contre Nicolas Sarkozy". 

Il faut dire que quelques heures plus tôt, le maire de Bordeaux avait décoché deux flèches contre l'ancien chef de l'Etat en disant son opposition de principe à une loi interdisant le burkini et à la suspension du regroupement
familial, préconisées par l'ancien président.

"On ne va pas ouvrir la machine à claques tous les jours", glissait un député juppéiste. Mais quelques "calottes", si nécessaire, selon Jean-Pierre Raffarin.

Alors sous la chaleur caniculaire, Alain Juppé, devant quelques 2.000 personnes selon les organisateurs, livre sa feuille de route.

"Rassembler plutôt que chercher à cliver", "rassembler plutôt que vouloir exclure ou stigmatiser", "rassembler plutôt que d'exciter les surenchères"  et "refuser toujours d'instrumentaliser les peurs, de flatter les bas instincts", a-t-il lancé.

Un de ses plus fervents soutiens, Jean-Pierre Raffarin, y était allé encore plus fort à la tribune :

"On ne gouverne pas avec la haine, la haine c'est la colère des faibles"


sans toutefois ne citer aucun des adversaires à la primaire.

Troquant la chemise à carreaux du matin pour la chemise blanche, Alain Juppé, sans cesse appelé à fendre l'armure, s'est un peu plié à l'exercice à l'occasion de cette rentrée.

"A mesure que l'élan autour de moi continuera de grandir, les attaques pleuvront", a-t-il prévenu. "Ils diront que je suis vieux - je viens de fêter mon 71e anniversaire, bel âge pour accéder au pouvoir comme l'ont fait avant moi d'illustres hommes d'Etat...", a-t-il glissé, provoquant un timide "joyeux anniversaire" dans les premiers rangs de l'assistance, chapeaux bleu, blanc, ou rouge, siglé "AJ".

Alors, oui, pour "présider" la France, "tenir la barre" et "le cap", il est "l'homme de la situation", s'excusant au passage pour "ce petit moment d'immodestie" lors d'un discours de près de trois quart d'heure.

"Serein dans son corps" et "son esprit", "déterminé", ayant "appris des "autres" de ses "succès"et de ses "échecs", "orgueilleux et timide", "sportif modérément", "amoureux romantiquement" et ...."ambitieux méthodiquement", Alain Juppé se dévoile, ce qu'il aime le moins faire.

Après ce volet un peu personnel, il a notamment décliné ses propositions sur le sécurité et le terrorisme, avec notamment une augmentation des moyens policiers mais le refus d'un "Guantanamo à la française" pour les fichés "S".

Sans évoquer la question du burkini, il a redit qu'il voulait "un accord solennel" entre la République et les représentants des Français musulmans avec "une Charte de la laïcité".

"Je le redis avec force : pour moi, les musulmans qui pratiquent une religion respectueuse de nos lois et de nos valeurs ont toute leur place dans la République. Pas les autres !", a-t-il lancé, voulant "tendre la main aux musulmans".


Et d'ajouter : "J'en prends le risque politique".

Entré en campagne lundi, l'ex-chef de l'Etat Nicolas Sarkozy ne cesse brocarder le maire de maire et son concept d'identité heureuse, estimant au contraire que l'identité française est "menacée". "L'identité heureuse" est un "objectif", pas un constat, a répondu à nouveau Alain Juppé, toujours en tête dans les sondages, même si Nicolas Sarkozy grignote un peu de terrain.

Alors, confiants les juppéistes ? "Ce n'est pas nous qui devons changer la donne", claque le directeur de campagne, Gilles Boyer, tee-shirt "AJ" de circonstance, en allusion au statut de favori des sondages de son champion.

Stetson sur la tête, l'ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, soutien du maire de Bordeaux depuis plusieurs mois, est confiant mais "vigilant"  car "trois mois en politique c'est très long". 

"On va gagner mais il va falloir se remuer", a prévenu Alain Juppé.





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