Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rencontré ce mardi à New Delhi son homologue indien pour tenter de relancer les négociations sur le méga-contrat de vente de 126 Rafale à l'Inde.
M. Le Drian a rencontré Manohar Parrikar à l'occasion d'une brève visite en Inde survenue deux mois avant le voyage du Premier ministre Narendra Modi en France.
"Les deux délégations se sont rencontrées aujourd'hui pendant 45 minutes. La rencontre s'est bien passée", a déclaré le porte-parole du ministère indien de la Défense, Sitanshu Kar. Il n'a pas donné d'autres informations.
La France essaye de convaincre New Delhi de conclure des négociations entamées il y a trois ans mais qui semblent marquer le pas.
Les discussions devaient porter sur "la situation internationale" et des "questions d'ordre industriel", avait dit, avant la rencontre, le ministère français de la Défense.
Le gouvernement de Narendra Modi, arrivé au pouvoir en mai, souffle le chaud et le froid sur l'avancée de ces discussions complexes portant sur l'achat de 18 appareils fabriqués en Gironde, et 108 autres en Inde sous la conduite du groupe public HAL.
Le ministre indien de la Défense, qui assurait en décembre vouloir résoudre "de manière accélérée" les points de blocage, a évoqué pour la première fois fin 2014 l'éventualité d'un échec en assurant que le recours aux avions de chasse russe Sukhoi était une option.
M. Parrikar a, en outre, repoussé la perspective d'une conclusion rapide des discussions en déclarant vouloir attendre un nouveau rapport sur les coûts du Rafale.
Ce rapport du Contract Negotiations Committee (CNC) est attendu d'ici à début mars et doit "permettre de prendre une décision sur l'acquisition du Rafale. Le CNC est en train de revoir les coûts à long terme" de l'avion de combat, a dit le ministre mercredi lors du salon aéronautique et de défense de Bangalore (sud).
Le quotidien économique indien Business Standard a récemment affirmé que ce comité avait conclu que le Rafale était en fait plus cher que son concurrent européen malheureux, le Typhoon de l'Eurofighter. Selon le journal le contrat est "effectivement mort".
La semaine dernière, la France a signé avec l'Egypte le premier contrat d'exportation de l'avion de combat de Dassault, portant sur 24 exemplaires.
Arrivé en Inde lundi soir, le ministre français devait en repartir mardi après-midi.