Le nombre de jours indemnisés seraient bien supérieurs en Gironde qu'ailleurs (10% de plus que dans les autres départements). Selon la CPAM plus d'un tiers de ces arrêts maladie ne seraient pas justifiés.
Selon une étude de la CPAM les Girondins seraient champions de l'arrête maladie. Un constat qui pousse à la réflexion, qu'il s'agisse d'arrêts justifiés ou non.
Interviewé dans "Bordeaux Actu" Jérôme Pascaud, directeur délégué de la CPAM de la Gironde, décrit le département comme étant traditionnellement un fort consommateur de soins de santé.
"Il y a une vraie culture locale depuis longtemps en la matière, qui s'accompagne d'une densité d'offre de soins plutôt plus forte qu'ailleurs".
Selon lui cette situation s'expliquerait par une multitude de "petits facteurs isolés qui s'additionnent".
Certains secteurs d'activité (BTP, aide aux personnes, etc), plus "consommateurs" d'arrêtes maladie, seraient sur-représentés dans un département où le taux de chômage est à la hausse. Par ailleurs des distances importantes entre le lieu de travail et de vie seraient constatées. C'est ce qui expliquerait la situation très significative du Langonnais.
Les chiffres
* 51 jours d'arrêts : c'est la moyenne par aussuré girondin en 2014 (10% de plus que dans les autres départements)* 36% de ces arrêts seraient non-justifiés, selon les contrôles effectués par le service médical de la CPAM sur des patients ciblés.
* 51% des ces personnes en arrêts maladie ne seraient pas présentes à leur domicile lors du contrôle effectué par la CPAM pendant les heures auxquelles elles sont censées être présentes.
* 232 millions d'euros : c'est ce que coûtent ces arrêts de travail en Gironde à l'Assurance Maladie.
Sensibilisation
Consciente que certains arrêts maladie peuvent être liés à une situation personnelle difficile ou à des conditions de travail particulières, la CPAM tente de sensibiliser sur le fait que l'arrêt maladie n'est pas forcément la solution la plus adaptée face au problème.Ainsi des des actions d'accompagnement et de communication auprès des assurés et de leurs médecins sont mises en place.
Contrôles renforcés
Des situations atypiques, pour ne pas dire suspectes sont aussi régulièrement repérées. Certains médecins prescriraient plus d'arrêts que la moyenne. Pareils pour certains assurés particulièrement gourmands en arrêts maladie.La CPAM annonce donc le renforcement des contrôles à domiciles et des convocations devant les services médicaux.
Par ailleurs un certains nombre d'entreprises feraient elles aussi appel à des détectives privés pour vérifier la véracité des arrêts maladie de certains de leurs salariés.