Le laboratoire français de santé animale Ceva a annoncé jeudi avoir dépassé pour la première fois le cap du milliard d'euros de ventes l'an dernier, soutenu par l'intégration de sociétés récemment acquises, mais aussi par une croissance organique dynamique.
Le chiffre d'affaires de Ceva s'est élevé à 1,1 milliard d'euros l'an dernier, en hausse de 20%, ou de 9% à taux de change et périmètre constants, permettant à ce groupe indépendant basé à Libourne (Gironde) de conforter son 6e rang mondial dans le secteur.
"Notre objectif est d'être dans le top 5 européen dès cette année, et dans le top 5 mondial en 2020, mais ce n'est pas gagné" car les premiers groupes du secteur "sont très loin devant" et la concentration au sommet se poursuit, a déclaré lors d'une conférence de presse à Paris le président de Ceva, Marc Prikazsky.
Derrière le numéro un mondial, l'américain Zoetis, l'allemand Boehringer Ingelheim s'est considérablement renforcé depuis l'an dernier en récupérant Merial, la filiale vétérinaire de Sanofi, tandis que l'américain Eli Lilly a mis en vente à l'automne sa branche de santé animale Elanco.
Ceva a affiché une forte croissance dans tous ses segments d'activité l'an passé, notamment dans le segment porcin (+66%, 16% de ses ventes globales), grâce au rachat de 4 vaccins porcins de Merial, dont Boehringer Ingelheim a dû se délester en 2016 pour satisfaire l'Autorité européenne de la concurrence.
Le groupe a aussi progressé l'an dernier de 40% dans les traitements pour ruminants (20% de ses ventes globales), grâce à son acquisition en 2016 de deux laboratoires brésiliens dans ce segment, mais aussi de 12% dans les produits pour animaux de compagnie (29% de son chiffre d'affaires) et de 8% dans le segment de la volaille (35% de ses ventes).
Par zones géographiques, les ventes annuelles de Ceva ont grimpé de 14% en Europe, qui représente plus d'un tiers de son chiffre d'affaires global, de 8% en Amérique du nord et de 45% en Asie.
"Nous ne sommes pas encore assez implantés en Amérique du nord et en Asie", a relevé M. Prikazsky, soulignant aussi l'énorme potentiel du marché africain à terme.