Un an après les gigantesques feux de l'été dernier en Gironde, le dispositif estival de prévention et de lutte des incendies est présenté à Landiras par le préfet de Nouvelle-Aquitaine Etienne Guyot. De nouveaux moyens et protocoles sont dévoilés.
Appel à la vigilance pour la saison 2023 : le traumatisme est encore très présent en Gironde et sur tout le massif forestier des landes de Gascogne : plus de 30 000 hectares de forêts ont été détruits et 50 000 personnes évacuées, en 2022. Le préfet de Gironde et Nouvelle-Aquitaine, Etienne Guyot, insiste sur notre responsabilité collective. Il faut que les citoyens comme les touristes aient conscience de la fragilité de ces massifs habités. C'est pour cela qu'il faut continuer à faire de la prévention.
Le mois dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait des renforts au sol et dans les airs pour lutter contre les incendies. C'est ce nouveau dispositif qui est détaillé ce 3 mai à Landiras, commune particulièrement meurtrie par les incendies.
"Plus forts en 2023 qu'en 2022"
Pour le dispositif de lutte proprement dit, "nous sommes plus forts en 2023 qu'en 2022", assure le Préfet. Plus de soldats du feu, avec une capacité de "5000 hommes mobilisables" pour les feux de forêt, "renforcé par un détachement d'intervention, par exemple, pour retarder le feu, avec 50 personnes et 20 véhicules".
Des drones devraient aussi être "déployés pour la surveillance et pour aider les forces de lutte contre l'incendie". De la même façon, "des moyens aériens pourraient être prépositionnés, en fonction du risque", comme l'avait indiqué le ministre Darmanin, "48 heures avant, ici, à Mérignac".
"Huit caméras de surveillance" vont être installées durant l'été et peu à peu remplacer les tours de guet qui subsistent pour l'instant. Il devrait, à terme, y en avoir 14.
Un hélico et un Dash
Parce que les feux sont dorénavant plus intenses et plus étendus, il faut faire évoluer les protocoles d'intervention. D'après le président de la DFCI (l'association de Défense contre les incendies.) Bruno Lafon, "au lieu de venir avec deux ou quatre véhicules, ils viendront directement avec six ou huit engins" de plus grande capacité, comme ceux qui étaient utilisés dans le sud de la France.
Et puis surtout, des moyens aériens vont être déployés, "dès le 1er juin avec un hélicoptère bombardier d'eau et dès le 1er juillet, un avion Dash et la promesse d'avoir des Canadair sous 48 heures si les conditions météos l'exigent".
Aussi, "quatre petits avions vont faire de la surveillance (des avions suédois Air Tractor, ndlr) de la Pointe de Grave à Bayonne et en triangle avec Agen (...) Ce sont de petits appareils qui portent 3000 litres d'eau et, s'il y a un départ de feu, ils peuvent faire une première intervention juste sur le départ de feu".
Une association au chevet de la forêt
Pour Bruno Lafon, les feux de l'an dernier ont mis en lumière le rôle et le travail des bénévoles de l'association de Défense contre les incendies.
On a pu voir à l'œuvre "leur travail de l'ombre", comme il dit. Aménager les massifs forestiers afin de faciliter la progression des camions de pompiers, organiser les pistes forestières, mais aussi, guider, dans l'urgence, les moyens de secours grâce aux "conseillers techniques" qui "connaissent parfaitement leur territoire".
Ensuite, ce sont encore eux qui prennent souvent le relais des pompiers.
On faisait la garde du feu, sous la responsabilité des no lorsque le feu était déclaré éteint, c'était notre rôle de surveiller les nouveaux départs de feu.
Bruno Lafon - DFCIFrance 3 Aquitaine
Dans le nouveau protocole, on parle également de patrouilles. La DFCI va pouvoir " donner un coup de main aux gendarmes sur le département de la Gironde, à l'essai, en faisant de la surveillance".
Bien-sûr, il ne s'agit pas pour ces bénévoles de dresser des PV, ce n'est pas le but et ils n'en ont pas la responsabilité, mais de faire de la prévention : "renseigner les personnes en forêt et leur expliquer qu'ils n'ont pas y être les jours à haut risque et distribuer de la documentation pour comprendre pourquoi c'est dangereux", insiste Bruno Lafon. Ce sera dans le même temps une présence qui permettrait de dissuader les personnes mal intentionnées.
Il s'agira donc de patrouilles "par commune, par secteur", de deux personnes avec une voiture "avec le logo de la DFCI, bien référencées le matin avec les services de gendarmerie, pour que n'importe qui ne s'improvise pas gardien du massif forestier".
En Gironde, on compte environs 800 personnes bénévoles mobilisables par la DFCI. Devant l'ampleur des feux de l'an dernier, beaucoup de Girondins ont souhaité mettre la main à la pâte pour aider à protéger leur forêt, leur territoire. Certains ont choisi de devenir pompiers volontaires, d'autres se sont tournés vers l'association (association syndicale publique de la DFCI). Toutes les candidatures sont étudiées par le maire, le président de la DFCI et puis soumises à la décision finale de la préfecture.