Législatives 2022. Dans la bataille du Médoc, les jeux sont ouverts

Des candidats peu connus, un député sortant en dissidence. Dans la 5e circonscription de la Gironde, les investitures n’étaient pas gagnées d’avance. Elles ont révélé de vraies surprises. Le verdict des urnes sera très observé sur cette terre de contrastes, habituée à des votes très différents selon les territoires.

Il aura fait durer le suspense jusqu’au bout et attendu la dernière minute pour annoncer sa candidature. Le député sortant Benoit Simian est finalement candidat à sa propre succession.

Alors que certains prédisaient qu’il allait jeter l’éponge et se retirer de la politique, l’ancien maire PS de Ludon a fait démentir les pronostics. Seulement cette fois, il part seul, sans étiquette, lui qui a été élu avec LRem en 2017 avant de quitter le parti d’Emmanuel Macron et de faire la une de la chronique des faits divers.

L’ancien cadre de la SNCF doit être jugé sur son sort le 23 juin prochain. Le parquet a requis dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité à son encontre pour harcèlement envers son épouse, avec laquelle il est en instance de divorce.

" Croyez-moi, avoir un divorce sur la place publique, ce n’est pas très agréable" se défend Benoit Simian, qui préfère évoquer son expérience et ses réseaux dans la capitale pour justifier sa candidature.

" La période avec la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, le sujet de l’inflation, du pouvoir d’achat nécessitent une expérience, de la rigueur, un réseau à Paris, être opérationnel immédiatement."

Des candidats en quête de notoriété 

Un temps encarté chez Horizon, Benoit Simian n’a pourtant pas reçu l’investiture. Le parti d’Édouard Philippe, lui a préféré Karine Nouette-Gaulin, maire du petit village forestier du Temple dans le Sud Médoc.

Professeure de médecine et médecin anesthésiste-réanimatrice au CHU de Bordeaux, celle qui a été élue en janvier 2021 a créé la surprise en obtenant le précieux sésame pour se présenter. Élue depuis un peu plus d’un an, elle doit battre le terrain pour se faire connaître.

Karine Nouette-Gaulin s’appuie sur ses compétences et le domaine de la santé avec l'accès aux soins devenu une préoccupation centrale depuis la crise du Covid.

"Il faut d’abord, je pense, lutter contre les déserts médicaux, favoriser le maintien des personnes âgées à domicile, redonner de l’envie aux soignants".

Autre candidat peu connu : Olivier Maneiro, issu des rangs de La France insoumise pour la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale.

Il a mené la campagne locale pour Jean-Luc Mélenchon et a été préféré à Pascale Got, ancienne députée du Médoc et actuelle conseillère départementale du canton Sud Médoc que le Parti socialiste souhaitait investir.

Cet ambulancier, conseiller municipal à Saint-Estèphe, doit ses galons aux bons scores du mouvement lors de la présidentielle sur la circonscription. LFI ayant rassemblé 18,76 % des électeurs, contre 1,83 % des électeurs pour le PS.

Olivier Maneiro entend reconquérir cette terre longtemps à gauche. "Il y a beaucoup de choses dans le Médoc qui sont des foyers de solidarité d’entraide ancrées à gauche et on veut que ces valeurs puissent enfin revenir sur le devant de la scène".

Le Médoc, terre de grands vins et de contrastes

Sur le terrain, la principale préoccupation des électeurs reste le pouvoir d'achat. Derrière les grands crus et les châteaux prestigieux se révèle un territoire marqué par une profonde précarité.

Lors du second tour des élections présidentielles, Marine Le Pen y a amélioré son score de plus de 10 000 bulletins par rapport à 2017, davantage plébiscitée dans l’intérieur des terres et les zones viticoles. La partie littorale et des villes plus urbaines proches de Bordeaux, comme Lacanau, Blanquefort, ou Eysines ayant voté pour Emmanuel Macron.

Porté par les résultats du Rassemblement national, le conseiller municipal de Pauillac et ancien conseiller départemental du canton Nord Médoc, Grégoire de Fournas, espère bien ravir le siège de député. Le viticulteur dit vouloir "capitaliser sur ces élections législatives".

Au total, ce sont onze candidats qui espèrent bien ravir un siège à l'Assemblée nationale.

Mais cette fois, la course au siège de député(e) n’a jamais été aussi ouverte sur la presqu’île du Médoc.

Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine se sont rendus la dans la 5^e circonscription de Gironde.

Les candidats de la circonscription du Médoc