La préfecture de la Gironde et de la région Nouvelle Aquitaine a annoncé mardi la levée des mesures de restriction de pêche d'anguilles et d'aloses feintes, dans l'estuaire de la Gironde ainsi que dans la Garonne, la Dordogne, l'Isle et le canal latéral de la Garonne.
"Cette décision abroge deux arrêtés préfectoraux datant des 11 et 21 février 2013", interdisant la pêche à l'anguille et l'alose feinte, détaille la préfecture.L'alose feinte est un poisson de la même famille que la sardine ou le hareng qui naît dans les rivières au printemps avant de regagner la mer vers l'âge de deux ans.
La levée de ces restrictions de pêche s'appuie notamment "sur un avis favorable de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) (...) qui confirme l'absence de contamination des poissons de rivière par les polychlorobiphényles (PCB)", précise un communiqué de la préfecture.
Toxiques et perturbateurs endocriniens pouvant contaminer les consommateurs, les PCB, plus connus en France sous le nom de "pyralènes", sont des dérivés chimiques utilisés à partir des années 1930 et pendant des décennies dans l'industrie, comme isolants dans les transformateurs électriques, comme lubrifiants ou comme composants dans les peintures. La vente de produits contenant des PCB est interdite depuis 1987.
Très stables, ces molécules se sont accumulées dans les sols et les sédiments et peuvent également se fixer durablement dans la matière grasse des poissons qui les absorbent par leur alimentation tout au long de leur croissance.
Attention aux poissons "bioaccumulateurs"
A l'occasion de cette levée des restrictions, la préfecture rappelle les recommandations de l'ANSES en matière de consommation de poissons: "deux portions de poissons par semaine dont une à forte teneur en oméga 3 (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée ...) en variant les espèces et les origines d'approvisionnement".
Pour les poissons d'eau douce dits fortement "bioaccumulateurs", l'ANSES préconise d'en consommer "1 fois tous les 2 mois pour les femmes en âge de procréer, enceintes ou allaitantes ainsi que pour les enfants de moins de 3 ans, les fillettes et les adolescentes et 2 fois par mois pour le reste de la population".
Enfin pour les anguilles, "compte tenu du caractère fortement bioaccumulateur et de l'hétérogénéité de la contamination, la consommation doit rester exceptionnelle", les civelles n'étant pas concernées par cette restriction, selon les recommandations de l'ANSES.