"On regarde derrière nous pour voir si on est suivi" : les agressions se multiplient dans les déchetteries, les agents inquiets pour leur sécurité

Des agents de la déchèterie de Sainte-Magne-de-Castillon ont été violemment agressés le 28 mai. Ceci quinze jours après une première tentative d'agression spectaculaire d'un agent à Béguey. Les violences se répètent au sein des déchèteries de la Gironde, dont certaines sont restées fermées en ce 29 mai, par solidarité avec les agents.

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"Nous fermons les six déchèteries de l’USTOM pour la journée du 29 mai par solidarité pour nos agents. Nous nous excusons auprès des usagers du territoire, mais nous ne pouvons pas tolérer de tels agissements", déclare Christian Malandit-Sallaud, président de l’USTOM, syndicat qui exploite six déchèteries du département.  Les incidents se suivent et se ressemblent au sein des déchèteries de Gironde.

Huit intrusions dans la nuit


L'USTOM a fait les comptes. En 2023, 902 cas d’intrusion ont déjà été recensés, 221 depuis ce début d'année. En une nuit, le syndicat dénombre huit intrusions sur ses sites. "C’est une recrudescence et malheureusement, il n’y a pas de limites," insiste Christian Malandit-Sallaud qui affirme vouloir saisir le préfet. 

Les actes de harcèlement, d’agression et de vandalisme sur les déchèteries du territoire et des syndicats voisins sont de plus en plus fréquents, c’est inadmissible !

Christian Malandit-Sallaud

Président du de l’USTOM

Des agents violemment agressés 

La journée de ce 28 mai a été particulièrement tendue pour les agents valoristes de Saint Magne de Castillon, chargés de trier les déchets apportés en déchèterie. Après avoir subi un "harcèlement important et continu", précise le syndicat dans un communiqué de presse, ils se sont retrouvés être la cible de projectiles, envoyés par plusieurs individus. Des boulons et écrous lancés en continu. Tant et si bien que les agents ont été dans l'obligation d'évacuer le public et de fermer la déchèterie. 

Des agents très inquiets pour leur sécurité

Brian Subinlon, a 30 ans et travaille dans cette déchèterie depuis un an. Il était hier victime de l'agression. "Quand je suis arrivé, on m’a dit fait attention, c'est un peu chaud, mais je ne m’attendais pas à autant", reconnaît-il.   Après de 30 années de bons et loyaux services en tant qu'agent, Pascal Thibal-Maziat, lui, ne reconnait pas de tout son environnement professionnel. 

"Je n’ai jamais vu ça, c’est vraiment cette année que c’est monté crescendo" constate-t-il, avant d'évoquer son dégout et de son sentiment d'insécurité désormais constant.  

On regarde derrière nous pour voir si on est suivi pour aller sur notre lieu de travail, ou au retour en débauchant, si quelqu’un nous attend. C’est pour ça qu’on débauche toujours à deux.

Pascal Thibal-Maziat

Agent depuis 30 ans

 Christian Malendit-Sallaud, est réellement très inquiet de la situation de ses agents : "Aujourd’hui, ils sont caillassés avec des boulons, ils sont pris au cou sur un quai de transfert comme à la Réole, mais demain qui me dit que ça ne va être plus grave" alerte-t-il. 

15 jours après un vol important dans la même déchèterie 

Le 15 au matin, en arrivant sur leur lieu de travail les agents constataient déjà des dégradations : "volets démontés, barreaux arrachés et fenêtre cassée pour pénétrer dans la loge des agents". 

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Le mois de mai aura été extrêmement tendu pour les salariés des déchetteries dans l'est de la Gironde. ©France 3 Aquitaine

De nombreux vols sont également à déplorer :" le coffre a été dérobé avec le matériel informatique qu’il contenait : une tablette, un téléphone, deux pads permettant de badger les usagers". Enfin, "Les visiteurs ont également fouillé les bacs et bennes de tri". Le syndicat a été contraint de fermer le site pour la journée afin de sécuriser l’accès.  "Les personnes qui viennent nous voler peuvent intervenir en deux minutes" dit-il médusé. "Elles sont très organisées, parfois avec des enfants. Donc, ils arrivent à pénétrer dans nos sites", assure le président du syndicat qui a mis en place la télésurveillance sur ses sites. 

"Le remplacement du matériel dérobé et les réparations à effectuer sont à la charge de l’USTOM et donc des usagers du territoire" déplore M. Fabrice Michel, Premier Vice-Président du syndicat et Premier adjoint au maire de la commune de Sainte-Terre.

Violences à Béguey également le 18 mai dernier 

Les agents du département sont délibérément menacés. Le 18 mai, à Béguey, l'un d'entre eux a été poursuivi par plusieurs véhicules, dont une camionnette dans les rues de la commune, et menacé par des hommes munis de barres de fer. Il a pu se mettre à l'abri et contacter les forces de l'ordre. Mais cette histoire témoigne du niveau de violence atteint dans les déchèteries à l'heure actuelle. 




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