Face à la multiplication des conflits de voisinage impliquant des coqs, des grenouilles, des cloches, etc , le maire de Gajac, dans le Sud-Gironde, propose l'inscription des bruits ruraux à l'Unesco.
Il y a le chant du coq, le croassement des grenouilles, le tintement des cloches (celles des églises ou celles des vaches), et bien sûr, le gazouillis des oiseaux. Un ensemble qui constitue l'environnement sonore de la ruralité.
Mais il arrive, assez régulièrement, que ces bruits gênent les oreilles inaccoutumées. S'ensuivent des coûteuses années de procédure judiciaire, engagées contre la mairie, le voisinage, l'agriculteur·trice.
La campagne est un tout, qu'il faut savoir accepter dans son ensemble
Pour mettre fin à ces querelles, Bruno Dionis du Séjour, maire de Gajac, commune de 400 habitants au sud de Bordeaux, s'est lancé dans un combat pour la protection des "bruits ruraux".
Comment ? Il propose tout simplement leur inscription au patrimoine national, dans un billet publié en une du bulletin municipal.
"La campagne est un tout, qu'il faut savoir accepter dans son ensemble", écrit ainsi Bruno Dionis du Séjour, poursuivant : "Arrêtons de nous épuiser avec ces mesquines gesticulations procédurières qui semblent se multiplier partout en France."
À Gajac, aucun conflit lié au bruit n'est à signaler.
Depuis que son billet a été relayé dans un article publié par Le Figaro, Bruno Dionis du Séjour ne cesse de recevoir des courriers et mails de soutien. "Cela me fait plaisir, mais le but, c'est quand même d'arriver à quelque chose", souligne l'élu.
Un député de Lozère, Pierre Morel-À-L’Huissier, a été sensible à cet appel. Il a annoncé vouloir déposer une proposition de loi en ce sens dans les jours à venir.