Le nouveau plan chasse sera dévoilé ce 9 janvier par Bérangère Couillard, la secrétaire d'État en charge de l'écologie. Mais déjà, l'idée souvent évoquée, de sanctuariser une journée par semaine pour satisfaire les promeneurs et sportifs, est refusée en bloc par les chasseurs girondins.
La forêt girondine peut être sublime en cette période de l'année. Et d'autres usagers apprécient de profiter de ce cadre notamment le week-end, seul ou en famille.
Jacques Boyer est mycologue et c'est toute l'année qu'il cherche des champignons. A fortiori en automne. Mais, en période de chasse, il n'est pas aussi tranquille. Sa parade ? Un gilet jaune qu'il enfile, ainsi que les groupes de découverte qu'il accompagne : "on a toujours le gilet jaune. Parce que c'est souvent inquiétant d'entendre des coups de feu deci delà, quels que soient les jours où l'on se promène..."
Les promeneurs et joggeurs, autres usagers de la forêt, doivent prendre aussi leurs précautions. Certains, par exemple, ne courent que dans des parcs ou forêts domaniales, à cette époque de l'année. C'est pourquoi les associations réclament une journée sans chasse, le dimanche. La mesure n'est pas encore tranchée.
Nouveau plan de chasse : à quoi s'attendre ?
La secrétaire d'État à l'écologie, Bérangère Couillard devrait annoncer ce 9 janvier des nouvelles mesures. Certaines ont déjà fuité :
- Un délit d'alcoolémie serait créé,
- les sanctions seront durcies en cas d'accident
- les chasseurs auraient aussi l'obligation de déclarer leur zone de chasse sur une application
- ils devraient se former tout au long de leur vie
- ils pourraient avoir l'obligation de passer un examen médical avant l'obtention du permis
Regardez le reportage de Guillaume Decaix, Maria Laforcade, Jean-François Géa et Alexis Dumoulin.
Journée sans chasse : "c'est niet de chez niet"
Concernant ces mesures, les chasseurs sont plutôt favorables. Comme l'explique Guillaume Desenfant, directeur de communication de la fédération de chasse de Gironde. Qu'il s'agisse de contrôle d'alcoolémie comme de durcissement des sanctions en cas d'accident : "ça ne nous pose aucun problème", assure-t-il.
En revanche, pour la journée ou demi journée sans chasse, "c'est niet de chez niet", dit-il dans un sourire. Une phrase qui aurait été entendue, selon lui, dans la bouche même du chef de l'Etat.
"Il faut rappeler une chose, c'est qu'en France, 85% de la forêt est privée. Il reste à loisir tout un tas de forêts domaniales pour se promener (...) La chasse n'a pas lieu toute l'année et la propriété privée reste le casus belli,sur lequel il faudra être vigilant... Mais je compte sur la sagesse de madame la ministre pour ne pas évoquer ce sujet...", a rétorqué Guillaume Desenfants sur le plateau du 19/20 de France 3 Aquitaine.
Le chef de l'État décidera lui-même des arbitrages.
