Pourquoi c'est bien (ou pas) d'être confinés avec son chien, son chat, son perroquet

Après trois semaines de confinement, nous avons tous bouleversé nos habitudes. Nos animaux de compagnie apprécient ce huis clos avec leurs maîtres. L'occasion de prolonger les complicité au sein de la famille mais attention de ne pas créer de nouveaux besoins. Les conseils d'un comportementaliste.

Rémi Guérin est éducateur canin et comportementaliste à Saint Loubès en Gironde. Il explique qu'effectivement, cette période de confinement est un avantage pour nos animaux de compagnie.

Le chien, qui parfois ne voit aucun des membres de sa famille d'humains pendant 8 à 10 heures par jour, serait, lui, ravi de cette compagnie permanente.  

Les troubles du comportement naissent plus souvent par l'absence des maîtres, le manque d'enrichissements quotidiens, des journées répétitives...

Prenez l'exemple d'un chien de maison qu'on ne sort pas, peut-être parce qu'on pense que le jardin suffit, cela peut créer de mauvais comportements : un chien qui a peur aboie tout le temps ou se met à mordre...
Il faut lui apporter plus de stimuli notamment par les promenades.
Comme nous finalement. De rester enfermés, on ne le vit pas bien. Mais nous, on a l'audiovisuel, internet, de quoi partager...

Et les chats ?

Eux, ils ont plus de chance, ils n'ont pas le même besoin social. Les félins en général, d'ailleurs, à part le lion. Sinon, ils ne se côtoient que pour se reproduire (les lynx, les tigres...)

Les perroquets, eux, sont aussi des êtres sociaux, mais dans leur cage ou leur volière, ils ont appris cette distance.
Mais, encore une fois, tout dépend de ce que partagent le maître et l'oiseau. Car s'il lui parle quotidiennement, qu'il crée des rituels réguliers, tout cela peut le perturber quand cela s'arrête.

Par exemple, si c'est une personne âgée qui a un perroquet et qui lui donne une biscotte tous les matins et qu'elle lui parle, passe un peu de temps... si cette personne doit par exemple être hospitalisée une semaine, on peut voir chez le perroquet des comportements de dépression, d'automutilation. Parfois, il perd ses plumes...

Moins de solitude

Certaines personnes seules ont déjà trouvé du réconfort dans la présence d'un animal domestique. Une compagnie particulièrement précieuse en ces temps de confinement puisque beaucoup, notamment les personnes âgées, sont plus isolées que de coutume car leur famille ne peut plus leur rendre visite.

On le sait, le contact avec les animaux peut avoir des effets apaisants.

C'est pas pour rien qu'on travaille souvent avec les animaux auprès des personnes âgées ou souffrant d'un handicap...

Plus de complicité

Ce repli forcé sur soi-même révèle les relations au sein des familles, des couples, des parents avec leurs enfants. Il en est de même dans notre rapport aux animaux. Plus l'effet du temps.
L'occasion de prolonger cette complicité, parfois en faisant des petits jeux de dressage avec son animal.

Beaucoup, et notamment les enfants, passent du temps à les observer, jouer et les filmer en partageant ensuite ces vidéos avec leurs amis, la famille, parfois sur des plateformes.

Une façon, aussi, de maintenir le lien avec les autres sur un sujet fédérateur, souriant et moins anxiogène : son animal favori qui recueille souvent bien des coeurs et autres commentaires "trop mignons!"
 https://www.instagram.com/p/B-l2nkvC3Zz/?igshid=1jhymxv9zp096

L'occuper mais pas trop

Avec le confinement, les habitudes de promenade auront sûrement changé.
Vous pouvez, en cochant la bonne case, continuer à le faire autour de votre domicile sans dépasser 1 kilomètre en distance, et une heure dans la durée.

Certains vont être tentés de faire se dépenser leur chien, essayer de l'occuper, à l'intérieur. Certains donnent des idées comme sur ce blog qui vous propose d'organiser des petits jeux intra muros : de cache-cache, de danse ou de parcours d'obstacles... 
 

Attention à la nourriture!

Confinés ne veut pas dire confits ! Les animaux sont comme nous. Moins de mouvements et plus de nourriture et la prise de poids nous guette. Or, si les humains ont parfois cette relation-consolation avec la nourriture, ce n'est pas la peine de créer ce besoin. 

On continue donc à les nourrir, normalement, sans créer de nouvelles habitudes, nouveaux rituels en pensant à tort faire plaisir à son animal. Ce sont de mauvaises habitudes d'autant plus regrettables qu'elles cesseront avec la fin du confinement, en même temps que votre présence, les temps de jeux et de caresses...

Stars des réseaux

Même les animaux vivent et partagent leur confinement sur la toile.
Certains internautes s'improvisent documentaristes animaliers et organisent même des défis notamment de dressage ou encore, comme ici, de sauts de haie en papier toilette...
 
Pour Rémi Guérin, ces défis, même s'ils peuvent être drôles et sans danger, sont à éviter car, plus tard, nous risquerions bien de ne plus savoir que faire de cet animal qui a de drôles de comportements et déchiquète des rouleaux de papier hygiènique.


Ce confinement montre que beaucoup attribuent à leur animal des pensées et comportements humains. C'est l'occasion de se mettre à leur place, comme ici avec humour, pour comprendre que le chat par exemple, doit être bien perturbé de voir SON salon en permanence occupé par toute la famille.
 

Toutefois, Rémi Guérin, ne conseille pas cette course au défi impliquant les animaux. Du moins, il estime qu'il ne faut pas les sursolliciter.

Il prend l'exemple de ces chats, avec qui l'on joue avec la lumière d'un laser. Si cela est trop régulier, cela pourrait ensuite développer une forme d'addiction au jeu, une surexcitation, et par la suite perturber ses comportements ou créer du stress en le faisant réagir notamment de façon agressive.
 

Préparer la fin du confinement

Et c'est surtout là qu'il faudra être attentif, selon le comportemaliste qui l'explique dans un article. Il s'adresse notamment aux propriétaires de chiens "destructeurs, hurleurs par tristesse lors de votre départ, qui bavent à cause du stress ou encore qui fuguent en vous voyant partir".

Votre chien va prendre des habitudes, être habitué à votre présence, à peut-être plus d’activités. Il faut avant tout penser au moment où vous allez reprendre vos anciennes habitudes et retourner au boulot.

(...)Vous allez devoir réapprendre à votre chien à rester seul à la maison.
(...) Plus vous êtes proche de votre chien, plus il peut être dérangé par votre absence. C’est normal, les chiens sont des animaux sociaux, ils ont besoins de vous !

Pour lui, il s'agira, dés qu'on en saura un peu plus sur la fin du confinement et vous sur votre reprise du travail ou de l'école, quinze jours avant commencer à organiser une reprise de ces distances:

  • l'envoyer dans le jardin pendant que vous mangez, passez une heure dehors
  • lui proposer de faire la sieste dans son panier, bien-sûr pas à côté de vous...

L'éducateur canin explique aussi que les balades quotidiennes restent importantes pendant cette période transitoire et surtout lors de la reprise.

Le mieux est donc de le sortir à une heure où vous serez toujours disponible dans quelques semaines.
Si votre emploi du temps n’est pas fixe dans votre vie de tous les jours, il vaut mieux changer d’heure de sortie chaque jour, car si vous le sortez tous les jours à 14 heures par exemple, il risque de s’énerver à cette heure-là une fois que vous serez retournés au travail.
Sortir un chien 15 minutes 3 fois par jours est déjà une super base.


Après comment savoir qu'un chien est indépendant et vit bien sa vie sans nous ?

Eh bien il dort durant toute votre absence… Cela signifie qu’il n’est pas du tout inquiet et qu’il est sûr que vous allez revenir.

Alors, en attendant bon confinement et... fin du confinement à tous. A bon entendeur Chatlut...


Chat mélomane ?


Pour finir, je vous propose de découvrir que l'on peut, aussi, partager une passion musicale avec son animal de compagnie. Voyez plutôt...
 
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