A l’occasion d’une nouvelle visite de parlementaires au sein de la prison de Gradignan, est encore fait ce constat amer : une surpopulation grandissante, dans l'une des prisons les plus encombrées de France.
Eric Poulliat, député Renaissance de la 6
ème circonscription de Gironde s’inquiète des conditions de réinsertion des condamnés de la prison de Gradignan. Il était accompagné, ce matin, de son homologue de la 7ème circonscription, Frédéric Zgainski (Modem) et d’une administratrice de l’Assemblée Nationale afin d’étayer le rapport qui sera rendu par la commission des prisons pour
la loi de finance 2023.
Difficile réinsertion
Un rapport qui devrait se concentrer exclusivement sur les activités d’insertion et les moyens de sortie. Mais ces moyens dépendent bien évidemment des conditions initiales de détention.
L’idée ça va être de voir avec mes autres collègues comment on peut agir sur les conditions de détention, pour que, dans des conditions de détention améliorées, on puisse avoir un accompagnement en matière d’activité d’insertion ou de réinsertion plus favorable.
Eric Poulliat, député de la 6ème circonscription de Gironde
Des taux record de surpopulation
Cet été en pleine canicule, l’établissement a pu avoir un taux de surpopulation de 240%. Et aujourd’hui « 212% de taux d’occupation pour les hommes et pratiquement 200% pour tout le bâtiment. Cela signifie plus de 90 matelas par terre, donc des détenus qui dorment à 3 par cellules », nous indique Dominique Bruneau, le Directeur du centre pénitentiaire de Gradignan. Tandis que la loi prévoit un détenu par cellule.
Avec 794 détenus pour 305 places, Gradignan est une des prisons les plus surencombrées de France.
Je n'ai pas le droit de dire c’est complet à la porte, je ne dirige pas un hôtel.
Dominique Bruneau, Directeur du centre pénitentiaire de Gradignan
Des travaux longs à venir
2024 est attendue plus que tout, car elle devrait être l’année des premiers changements. Elle annonce le départ de 150 primo détenus pour un nouveau bâtiment, où devraient être également installés les femmes et les mineurs.
Par la suite il faudra attendre 2027, selon les premières projections, pour que les autres détenus soient accueillis dans un autre bâtiment de 600 places.