Pour protéger cette espèce classée vulnérable, les chasseurs français ne devront pas tuer plus de 18 000 tourterelles des bois pour la saison 2019-2020, annonce le ministère de la Transition écologique et solidaire. Une mesure qui fait réagir les chasseurs de Gironde, mais aussi la LPO.
Alors que la tourterelle des bois est une espèce classée "vulnérable" par l'UICN, l'union internationale pour la conservation de la nature, aucun quota n'était jusqu'à présent fixé pour restreindre sa chasse en France.
Mais un arrêté paru au journal officiel ce samedi 31 août établit désormais une limite de 18 000 oiseaux tués, pour la prochaine saison de chasse en France.
Selon le ministère de la Transition écologique et solidaire, cette mesure permettra de diviser par cinq les prélèvements de cette espèce, estimés à 92 000 oiseaux par an.
Une déclaration immédiate sur smartphone
Chez les chasseurs de Gironde, département où la chasse à la tourterelle des bois est notamment pratiqué, cette mesure suscite des réactions variées.
Les critiques se focalisent notamment sur l'obligation de déclarer immédiatement chaque "prélèvement" "dès qu’il est en possession de l’oiseau capturé, sur l’application mobile «chassadapt» mise à sa disposition par la Fédération nationale des chasseurs."
"À défaut d’enregistrement, le chasseur se trouvera en infraction", comme le souligne la fédération.
Une décision dénoncée par la LPO
La tourterelle des bois fait partie des trois espèces d'oiseaux pour lesquelles le ministère a mis en place une gestion adaptative des espèces. Le nombre d'animaux pouvant être tués est fixé après expertise scientifique sur l'état de conservation de chaque espèce.
Pour la tourterelle des bois, un comité scientifique préconisait de ne la plus chasser, alors que la population a chuté de 80% en Europe ces 40 dernières années, ou, au pire, de tuer 1,3% des effectifs estimés en France, soit 18.300 oiseaux. Le projet d'arrêté ministériel prévoyait initialement d'en tuer 30.000.
La LPO a dénoncé la décision sur la tourterelle des bois, "qui en dit long sur la persistance du lobby cynégétique en France", selon l'ONG. Elle compte porter l'affaire devant le Conseil d'Etat.
Regardez le reportage de Margaux Dubielh et Nicolas Pressigout :