Kader Arif, ministre chargé des Anciens combattants, a honoré aujourd'hui la mémoire des soldats africains venus combattre en France et qui ont transité par la Teste-de-Buch. Le 23 août est la date choisie pour commémorer les tirailleurs sénégalais dont 956 sont morts dans le "camp de la misère". 

Kader Arif est le premier ministre français a honorer les tirailleurs sénégalais un 23 août, date choisie par l'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade en 2004 pour commémorer le sacrifice des africains lors des guerres de son ex-colonie. Le ministre délégué aux Anciens combattants a choisi la nécropole nationale du Natus à la Teste-de-Buch, en Gironde, pour accomplir ce geste symbolique. "Ici s'est jouée une tragédie (...) qui emporta presqu'un millier d'hommes loin de tout combat", a rappelé le ministre.
 
Le monument de pierres roses a été édifié sur la fosse commune où 956 soldats ont été inhumés pendant la Première guerre mondiale, non loin du camp qui leur était réservé. 

Le camp du Courneau a été créé en 1916. Il a servi de lieu de transit pour 70 000 tirailleurs en partance pour le front ou qui en revenaient. Les hivers de 1916 et 1917 sont particulièrement rudes. Une épidémie de pneumonies contagieuses décime alors les soldats africains.



Les tirailleurs, cobayes humains 

Devant l'hécatombe, un médecin obtient l'autorisation de recourir à des expérimentations en vue de trouver un vaccin. Hors de tout protocole médical, sans aucune expérimentation préalable, le Dr Kérandel mène ses expériences. "Nous savons que des médecins prodiguèrent des expérimentations vaccinales sur cette soldatesque noire au détriment des mesures d'hygiène, de bon sens, et de respect", a rappelé le ministre en présence de monsieur M'Baye Lô Tall, le consul général du Sénégal à Bordeaux. 

Au cours de la guerre 14/18, 200 000 tirailleurs sénégalais ont été mobilisés (ils venaient, bien sûr, du Sénégal mais aussi de Côte d'Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso...). 30 000 n'en reviendront pas. 

Les 956 morts du camp du Courneau, qui comptait à l'époque 600 baraquements, ont été identifiés grâce au travail de deux historiens locaux. Jean-Michel Mormone et Patrick Boyer ont édité un livre sur le camp "de la misère" comme on le surnommait à l'époque (1914.1918. Le bassin d'Arcachon édité par la société historique et archéologique d'Arcachon et du pays de Buch). 

L'ancien rugbyman et médecin Serge Simon a également produit un documentaire "Une pensée du Courneau" sur cette histoire méconnue en Gironde.


 

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