Le Rassemblement national en tête, la forte progression des écologistes… les responsables politiques aquitains réagissent aux enseignements de ce scrutin
Avec sa victoire aux élections européennes, le Rassemblement national se voit garantir au moins 23 sièges au parlement européen. Parmi ces députés RN, on trouve le Libournais Jean-Paul Garraud, en 9e position sur la liste ex-député UMP de la Gironde, et Hélène Laporte, analyste bancaire dans le Lot-et-Garonne.
Edwige Diaz, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine a fait part de sa satisfaction, alors que le RN arrive en tête dans huit départements sur douze. Seuls les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, les Deux-Sèvres et la Gironde ont placé la liste LREM de Nathalie Loiseau en première position.
"Les électeurs ont voté utile, a assuré Edwige Diaz. Nous sommes la seule force politique crédible pour dire stop à Emmanuel Macron"
Nos députés européens vont défendre la viticulture, l'agriculture, les services publics, tout ce que Macron est en train de détricoter.
L'autre événement de ce scrutin, c'est la très forte poussée des écolos, la liste EELV obtenant 13,1% des voix. En Nouvelle-Aquitaine, Yannick Jadot et ses colistiers recueillent un score similaire : 13,29% des voix. " Une excellente surprise", selon Nicolas Thierry vice président du Conseil régional, qui a également qualifié "d'ombre brune qui s'abat sur le pays", les résultats du Rassemblement national.
"Alternative crédible à la droite dure"
"Il y a une lumière verte qui s'est allumée face à cette ombre brune qui est en train de s'abattre. Europe Ecologie est le premier parti de la gauche, et on a une grande responsabilité qui est celle de rassembler pour pouvoir offrir une alternative crédible à ce qui est proposé par les droites dures", a-t-il ajouté.
La Nouvelle Aquitaine, c'est la première région agricole d'Europe. Quand la PAC va être négociée, avoir au parlement des élus qui vont pouvoir de battre pour une agriculture plus verte, c'est fondamental.
La raison d'un tel succès chez les écolos : la mobilisation de la jeunesse a reconnu l'élu EELV, alors que les marches et grèves pour le climat se sont succédées ces dernières semaines.
Maintenant il faut montrer à cette jeunesse qu'EELV c'est une maison commune dans laquelle on peut s'investir.
"Un échec pour la France"
"Il faut voir la réalité en face, le Rassemblement national arrive en tête de ce scrutin. C'est un échec pour la France, et un échec pour l'Europe". Les mots sont ceux de Jean-Luc Gleyze, président socialiste du département de la Gironde et ancien maire de Captieux. Dans cette commune également le RN est arrivé en tête très loin devant la liste LREM et le PS.Selon l'élu socialiste, la Gauche n'a pas su se rassembler malgré l'importance des enjeux. "Aujourd’hui, nous devons ouvrir un nouvel horizon : sur la base de combats communs qui nous rassemblent, en conciliant préoccupation sociale, conscience écologique et participation citoyenne", a-t-il ajouté.
"Un motif de révolte"
"L'espoir passe forcément par la rue et par nos luttes", a quant à lui tweeté Philippe Poutou, ex candidat du NPA à l'élection présidentielle de 2017 et salarié de l'usine Ford de Blanquefort, visée par un plan social.
Comme d’habitude, les résultats électoraux sont négatifs et inquiétants : l’extrême-droite en tête, les Macroniens juste derrière, une gauche faible et éclatée ... Face à l’urgence et aux drames sociaux, face à la colère, l’espoir passe forcément par la rue et par nos luttes.
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) 26 mai 2019
Naïma Charai, conseillère régionale Génération.s s'est elle aussi fendue d'un tweet à l'annonce des résultats. "Le choc du score du RN doit être un motif de révolte mais aussi de combativité", poursuit-elle, alors que la liste menée par Benoit Hamon a obtenu 3,63% des voix en Nouvelle-Aquitaine.
Ce soir toute femme ou homme de gauche ne peut être que sous le choc. Le choc du score du #RN qui doit être un motif de révolte mais aussi de combativité. Le choc d’un total gauche historiquement faible qui nous appelle au sursaut 1/2
— Naïma Charaï (@NaimaCharai) 26 mai 2019