Les vols de gouttières d'églises sont en augmentation ces derniers temps en Gironde. Les voleurs, qui agissent de nuit comme de jour, sont intéressés par le cuivre qui les compose. La gendarmerie de la Gironde lance un appel à la vigilance.
C'est lors des commémorations du 8 mai, que le maire de Sainte-Eulalie, commune de l'Entre-deux-mers, a découvert le forfait. Toutes les descentes de gouttières autour de l'église ont été volées, soit un total de 60 kilos de cuivre. Choqué, il a tenu à partager des photos sur Facebook.
Sur les réseaux sociaux, l'avis est unanime. Nombreux sont ceux qui condamnent ce vol . "Il y a eu tout de suite beaucoup d'exaspération. Un manque de respect, c'est ce qui est ressorti énormément" confie le maire, Hubert Laporte.
Le cambriolage de l'église représenterait un gain d'environ 450 euros pour les voleurs de Sainte-Eulalie. Mais pour la petite commune de Gironde, le préjudice est beaucoup plus lourd : le coût des réparations s'élèverait à près de 9 000 euros. Le maire, lui-même, n'aurait jamais pensé se retrouver confronté à une telle situation.
On est venu jusqu'à Sainte-Eulalie pour nous voler ! On est pourtant un petit village tranquille...
Hubert Laporte, maire de Sainte-EulalieFrance 3 Aquitaine
Une revente encadrée en droit français
C'est l'une des conséquences de l'envolée des prix des matières premières. Les vols sur les voies publiques se multiplient. Les matériaux sont ensuite revendus sur le marché noir.
En effet, la revente de métaux volés est quasi impossible auprès des ferrailleurs français, soumis à une stricte réglementation. Depuis une loi de juillet 2011, les paiements en espèces sont interdits. Seuls les paiements par chèque ou virement bancaire sont autorisés, afin de faciliter la traçabilité des transactions.
Par ailleurs, toutes les personnes qui viendraient déposer de la ferraille doivent donner leur identité ainsi que le numéro de plaque d'immatriculation du véhicule servant au transport de la marchandise. Les ferrailleurs doivent également inscrire dans un registre la nature de la marchandise, son poids et le montant de la transaction. Des informations consignées et transférées chaque mois au commissariat.
Pour lutter contre les fraudes, les recycleurs de métaux doivent aussi communiquer une fois par an aux services fiscaux ce document avec l’identité, l’adresse ainsi que le cumul annuel des achats effectués auprès de leurs apporteurs.
"On fait attention à qui on achète et ce que l'on achète, on prend le maximum de précautions. Mais comment savoir si c'est volé ou pas volé ? Ce n'est pas écrit dessus", témoigne Stéphane Ménart, férailleur.
Des vols en plein jour
En dépit de ces précautions, les vols de cuivre se multiplient. D’autres édifices religieux de Gironde sont concernés. C’est le cas de Saint-Jean-d’Illac, Léognan, Martignas-sur-Jalle, mais aussi Saint-Médard-d’Eyrans, Isle-Saint-Georges et Carbon-Blanc qui ont connu les mêmes faits, il y a une dizaine de jours.
Selon la gendarmerie, les faits sont perpétrés le plus souvent en plein jour, à la vue de tous, par des individus repérés, vêtus de gilet jaunes ou oranges et de casques de chantiers, se faisant passer pour des professionnels envoyés par les mairies.
"Cet appel à la vigilance, puisque les voleurs évoluent au grand jour, ça consiste à attirer la vigilance des personnes qui verraient ces gens qui font un simulacre d'entreprises au travail"
Lieutenant colonel de gendarmerie Jérome MalgrasFrance 3 Aquitaine
Les communes ont déposé plainte et des enquêtes ont été confiées aux gendarmes.