La France n'a pas obtenu l'arrêt de cet herbicide mais se distingue : elle veut en finir d'ici 3 ans et ne pas attendre les 5 ans décidés par l'Europe. Il occupe une grande place dans la région en viticulture et maïsiculture. Pro ou anti ne sont pas satisfaits de la nouvelle situation.
Il est épandu depuis des années dans les vignes et les champs de maïs notamment. Une étude récente faisait état de plus de 200 tonnes par an vendues en Gironde par exemple.
A peine moins dans le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques: entre 100 et 200 tonnes.
L’autorisation prolongée de 5 ans par l’Union européenne satisfait une partie de la profession. Pour autant, elle conteste la décision de la France d’en finir d’ici 3 ans. Véronique Barthe est viticultrice et ne se voit pas arrêter cet herbicide reconnu cancérigène :
Ce serait très compliqué de ne plus utiliser de glyphosate. C’est très peu coûteux facile et efficace. On n’a pas de produit de substitution.
Dominique Graciet lui aussi attend un produit de substitution :
La demande de la profession, c'est l'alternative d'un produit qui n'est jamais en contact avec l'alimentation.
Dans la région, des voix s’opposent à l’utilisation de ces produits depuis longtemps, y compris dans le milieu viticole. Ils sont scandalisés par la décision européenne. Dominique Techer est lui aussi viticulteur , élu de la Confédération paysanne à la chambre d'agriculture de Gironde :
C’est une catastrophe pour la santé publique. Comme l’amiante, on est dans le déni depuis des années. Tout le monde pisse du glysophate ! C'est catastrophique pour notre rapport à la société.
.Le ministre de l'agriculture, Stéphane Travers, a tenté de rassurer :
Mobilisons l'ensemble des professionnels pour trouver des alternatives durables dans le temps demandé par le président de la République: trois ans.
En France, plus de 8 personnes sur 10 réclamaient une interdiction immédiate du glyphosate selon l'association militante anti-presticides Générations Futures.