On commémorait, ce dimanche 21 juillet, les 80 ans de l’une des plus grandes pages de l’histoire limousine, en tout cas, la plus glorieuse de ses heures les plus sombres : la bataille du mont Gargan. Là, à Saint-Gilles-les-Forêts, en Haute-Vienne, du 18 au 24 juillet 1944, les troupes maquisardes du Colonel Georges Guingouin, ont livré une terrible bataille face aux soldats allemands.
Dans l’histoire, et de la Seconde Guerre mondiale, et celle de la Résistance, et même, dans la mémoire collective française, la bataille du mont Gargan n’est pas l’épisode le plus connu.
Si tant est qu’on demande à un lycéen(ne) ce que lui évoque le Maquis, on aurait, sans doute et au mieux, comme réponse, le Vercors. Sauf, peut-être, si on le demandait à un(e) Limousin(e) ! Car ici, les sept jours d’affrontements acharnés que livrèrent les troupes du colonel Guingouin face à l’armée allemande, sur les pentes du mont haut-viennois, sont connus, mythiques, voire légendaires.
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On commémorait ce dimanche 21 juillet les 80 ans de l’une des plus grandes pages de l’histoire limousine, en tout cas, la plus glorieuse de ses heures les plus sombres : la bataille du mont Gargan. Des commémorations en présence entre autres et comme toujours de Michelle Guingoin, la fille du préfet du Maquis, Georges Guingoin.
Intervenants :
1/ Michèle Guingouin, fille de Georges Guingouin, chef des FTP de la Haute-Vienne
2/ Marc Montaudon, frère de Tino, proche du Colonel Guingouin
Équipe : P Mallet, A Abalo, A Lafeuille
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©France Télévisions
Légende, le mot n’est pas trop fort
La bataille du mont Gargan est souvent considérée comme l’unique victoire des Maquisards face à la Wehrmacht. C’est peut-être un rien exagéré. Certains tatillons, ou spécialistes militaires, évoquent parfois une victoire tactique allemande, quand d’autres parlent d’une victoire stratégique française…
Toujours est-il, moins de deux mois après que les Alliés ont débarqué en Normandie, que, se dirigeant vers le front, les sinistres divisions SS ont commis leurs abominables exactions, comme à Tulle et à Oradour-sur-Glane, et alors que se dispute la (deuxième) bataille de France, ici, en Haute-Vienne, du 18 au 24 juillet 1944, les troupes du "préfet du Maquis", le colonel FTP Georges Guingouin, se sont farouchement opposées aux troupes allemandes.
Des pertes sévères avant la victoire
3 500 hommes côté Français, 4 800 côté Allemand. À la base, il s’agissait pour les Maquisards de principalement récupérer des parachutages d’armes largués par les Alliés et, si possible, "fixer" le plus possible d’assaillants.
Le début des combats est dramatique pour les troupes de Guingouin, les pertes sont sévères, les Allemands semblent l’emporter, contrôlant alors un périmètre bien plus vaste que le seul mont Gargan, jusqu’à Eymoutiers.
Mais bien que dispersés, et au prix d’une résistance héroïque, les Français s’acharnent.
De bataille rangée, les combats se transforment en guérilla et, malgré leur supériorité, jamais les troupes allemandes n’en arriveront au bout, ni ne pourront maitriser l’intégralité du terrain conquis. La plupart des armes récupérées, le Maquis préservé. Un mois et quelques plus tard, ces mêmes troupes de Georges Guingouin libéraient Limoges… D’où sans doute l’expression de victoire tactique pour les uns, stratégique pour les autres.
Les morts furent nombreux, surtout côté allemand : bien que jamais officiellement établi, le bilan fait état de 342 morts ou blessés chez l’occupant, 38 morts, 54 blessés et 5 disparus pour la Résistance.
Ces 80es commémorations, plus que jamais symboliques, se sont déroulées en présence de très nombreuses personnes dont, comme toujours, Michèle Guingouin, la fille du Colonel.
La bataille du mont Gargan, où quand l’histoire limousine s’est confondue avec l’héroïsme et l’honneur de la Résistance : à jamais, une gloire éternelle !