Le site de stockage Alvéol de Bellac va-t-il accueillir les 62 000 tonnes de pneus usagés de la friche Wattelez du Palais-sur-Vienne ? C'est le souhait de la préfecture mais le conseil municipal de Bellac a voté contre à l'unanimité. Au 6 avril 2017, rien n'est officiellement décidé.
La préfecture de Haute-Vienne souhaiterait voir déplacer les 62 000 tonnes de pneus et autres déchets caoutchouteux stockés à même le sol sur le site de Wattelez au Palais-sur-Vienne afin de les transférer vers ALVEOL, le centre de stockage des déchets ménagers de Bellac. *
Problème: le conseil municipal a rejeté cette idée à l'unanimité.
Pour Thierry Spriet, adjoint au maire, "Alvéol a des difficultés financières, et pour eux c'est une opportunité de faire de l'argent. Un prix a même été annoncé, il serait de 39 centimes d'euros la tonne", ce qui au total avoisinnerait les 25 000 €
De son côté, Pierre Lefort, vice-président du SYDED, le syndicat d'élimination des déchets haut-viennois en charge de l'éventuel transfert, affirme : "Il semblerait que les dérogations du Ministère de l'Environnement aient été obtenues, mais moi je ne les ai pas vues. Ce que je peux vous dire, c'est que tout se fera dans un cadre légal".
Le SYDED précise bien qu'à ce jour (6 avril 2017), rien n'est officiellement décidé quant à l'arrivée des 62 000 tonnes de déchets caoutchouteux à Bellac.
Les pneus Wattelez, une vraie "patate chaude" en Haute-Vienne
Ces pneus entreposés sur les bords de Vienne empoisonnent la vie de la commune du Palais depuis maintenant plusieurs décennies, des incendies s'y déclarent d'ailleurs régulièrement, le dernier en juin 2014.En septembre 2016, nos confrères du Populaire avaient révélé que la Préfecture de Haute-Vienne avait demandé "la consignation de 8,4 millions d'euros à l’encontre de la société et de la famille Wattelez afin de faire exécuter la remise en état de la friche ", une procédure rare.
Ce dossier au long cours est un exemple parfait des difficultés à faire appliquer le principe du pollueur-payeur : en 2013, déjà le propriétaire de la décharge de pneus du Palais-sur-Vienne a été considéré comme détenteur des déchets par le Conseil d'Etat.