Avec 20 à 30% d'augmentation, le bois de chauffage n'échappe à la hausse spectaculaire du prix de l’énergie. Alors les consommateurs s'adaptent et commandent plus tôt qu'à l'accoutumée. L'idée étant de bénéficier du prix le moins cher.

Chargé à ras bord de bûches, le camion arrive chez Colette et Gérard Eyraud. Des bûches de 50 cm de bois bien sec pour se chauffer tout l’hiver. En 1987, le couple s’est équipé d’un insert pour toute la maison.

Une commande plus précoce cette année.

« On a décidé d’anticiper à cause du temps, car on ne sait pas ce que nous réservera l’automne et surtout pour le prix aussi. Ils nous ont bien prévenus qu’au mois de septembre ça ne serait peut-être pas le même prix » confie Colette. « Ça a déjà augmenté à ça va continuer » abonde Gérard.

« Depuis deux ans, les gens font du télé-travail. Ils chauffent donc leur maison toute la journée. Tous nos stocks de bois secs y sont passés. Nous avons dû louer un séchoir pour pouvoir vendre le bois plus vite. Un coût répercuté dans le prix de vente de même que le coût du gasoil pour les livraisons » explique Tiffany De Sousa, commerciale Carrefour du bois Limousin

Même constat à la scierie Meillat et fils de Saint-Junien. Ici aussi, les clients font des stocks.

« La clientèle augmente de 20 à 30% tous les ans. On arrive à plus de 500 clients. C’est une hausse que l’on perçoit particulièrement depuis deux ans. Les gens commandent aussi de plus en plus tôt et font des stocks par peur de la pénurie. Ça nous arrive de livrer des gens qui ont déjà 20 stères d’avance » explique Jerôme Meillat.

Pour faire face, la scierie doit s’agrandir. Le patron profite de l’été pour aménager une nouvelle zone de stockage du bois de chauffage. Une pelleteuse est en pleine action pour niveler le sol.

Une situation néanmoins frustrante, car une pénurie de main d’œuvre freine le développement de l’entreprise.

« C’est le gros problème. On a le bois, on a le matériel, mais on ne trouve pas de bras. » A tel point que certaines commandes ne peuvent être honorées et que le patron se voit obligé de privilégier ses clients historiques.

Comme beaucoup d’autres biens le bois est rentré dans un cercle vicieux inflationniste. Une augmentation de 10% a déjà été appliquée par la scierie. 10% de plus sont à prévoir dans les mois qui viennent. En cause, le coût de l’énergie. Les engins forestiers fonctionnent au gasoil, les machines de la scierie avec de l’électricité. Des hausses répercutées sur le prix de vente qui ne cesse de progresser.

Depuis deux ans, le prix du stère a augmenté de 20%. Une tendance pas prête de s’essouffler. Avec la pénurie et l’envolée du prix du gaz, les acheteurs se ruent sur les poêles à bois ou à granulés. Les ventes de poêle ont notamment bondi de 50% en 2021.

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