Témoignage sur la maladie du foie gras : "Je buvais jusqu'à un litre de soda par jour"

Ce jeudi 9 juin était marqué par la "Nash day", une journée pour sensibiliser à la maladie du foie gras, appelée aussi maladie du soda. Quand le foie se gorge de graisse, les conséquences peuvent être graves, et il y a de plus en plus de cas. Rencontre avec une jeune Haut-Viennoise qui est parvenue à s'en sortir.

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"On sait que ce n’est pas bon de consommer trop de sucre. On sait que ce n’est pas bon de ne pas manger assez de légumes. Mais je ne pensais pas avoir des conséquences pareilles dès 33 ans."

Mathilde Leconte buvait jusqu'à un litre de soda par jour ; désormais, même ses cookies sont à la farine complète et sans sucre. Cette jeune mère de famille a développé une Nash, une stéatose hépatique non-alcoolique. Son foie était gorgé de graisse. Heureusement, le diagnostic est arrivé à temps ; elle s'en est sortie grâce à un changement radical d’hygiène de vie :

"Je me suis intéressée à la qualité des glucides que je mangeais. J’ai essayé de privilégier les indices glycémiques bas en consommant des pâtes semi complètes, en consommant du pain fait avec de la farine complète… Et surtout, je me suis mise au sport."

1 français sur 4 concerné

Mathilde a été suivie au CHU de Limoges, où un Fibroscan a confirmé la Nash en mesurant l’élasticité de son foie.

Les principaux facteurs de risque de la Nash sont le diabète ou le surpoids, et selon le docteur Marilyne Debette-Gratien, hépatologue, les spécialistes voient de plus en plus de cas :

"On estime sa prévalence à 25% (1 français sur 4). Les études sont difficiles parce que souvent sous-estimées. C’est une maladie silencieuse, et si vous ne faites pas un dépistage, vous n’avez pas de symptômes. Elle est grave parce qu'elle peut conduire à la cirrhose et au cancer du foie."

Libérer la parole et inciter au dépistage

Aujourd'hui, Mathilde partage son expérience sur les réseaux sociaux. La plupart des questions posées concernent l'alimentation :

"On partage nos recettes, nos courses, nos choix de produits, nos desserts, parce qu’on reste des personnes qui sont très gourmandes et on aime se faire plaisir en mangeant."

Mais ces échanges permettent aussi à la parole de se libérer :

"Il y a une part de honte là-dedans. Je ne suis pas sûre que si je n’étais pas guérie, j’irais dire ouvertement devant les médias que j’avais un foie gras parce que j’avais une hygiène de vie qui n’était pas très saine."

Reste à toucher un plus large public pour inciter au dépistage : une simple prise de sang peut alerter.

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