En 1949, l'abbé Pierre fondait sa première communauté Emmaüs. Aujourd'hui il existe une centaine de structures en France, dont une seule en Limousin : celle de Saint-Priest-Taurion, qui fait actuellement l'objet d'une rénovation.
L’histoire est désormais célèbre : En 1949, l'abbé Pierre, député de Meurthe-et-Moselle, achète une maison non loin de Paris, à Neuilly-Plaisance.
La jugeant « trop grande », il y installe une auberge de jeunesse, qu’il baptise Emmaüs, en référence à un épisode du Nouveau Testament, quand Jésus, après sa résurrection, serait apparu à deux hommes sur la route d’Emmaüs.
En novembre de la même année, l'abbé Pierre rencontre un homme, Georges Legay, désespéré suicidaire. Il lui aurait alors dit :
L’homme accepte de suivre l’abbé, et devient le premier compagnon de la communauté d’Emmaüs.Je ne peux pas t'aider, je n'ai rien à te donner. Mais toi, tu peux m'aider à aider les autres.
Il existe aujourd’hui 119 communautés d’Emmaüs en France, et le mouvement s’est développé à l’international.
Bien qu'inspiré par un prêtre chrétien, le mouvement se veut neutre sur le plan politique, spirituel et religieux, et est ouvert à toutes les nationalités, les origines ethniques, sans jugement des convictions de ceux à qui il porte assistance.
Les communautés, lieux d’accueil, de vie, d’activité et de solidarité, fonctionnent sans aucune subvention et uniquement grâce à la récupération d’objets.
Une autonomie voulue pour garantir leur liberté d’actions.
En Limousin, il n’y a qu’une seule communauté d’Emmaüs, installée depuis 1972, dans une ancienne tannerie en bord de Vienne, à Saint-Priest-Taurion (87).
Elle compte aujourd’hui trente-cinq membres et vit du travail de ses compagnons, principalement de la collecte et de la valorisation de près de 1000 tonnes d'objets chaque année.
La communauté de Saint-Priest-Taurion considère qu’elle n’est peut-être pas un havre de paix, mais un endroit où l’on peut être tranquille, en sécurité.
Non sans humour, un jeune homme, qui vient d’arriver là depuis moins de 6 mois, constate qu’avec le nombre de SDF," Emmaüs désengorge les rues !". Et pourtant, chaque jour, la communauté est obligée de refuser du monde.
Ce qu’on est devenu, c’est quelque chose qui est nécessaire depuis soixante-dix ans, et qui le sera encore pour longtemps.
Plus sérieusement, la communauté de Saint-Priest-Taurion considère "qu’elle n’est peut-être pas un havre de paix, mais un endroit où l’on peut être tranquille, en sécurité".
Actuellement, elle réalise des travaux d’aménagements, la rénovation d’un bâtiment qui accueillera des bureaux, une dizaine de chambres, une buanderie et une salle de sports, pour un coût d’1.3M€.
Exceptionnellement, la communauté, qui finance le projet à hauteur de 60%, a accepté une subvention du Conseil Départemental. Mais il manque encore près de 100 000€. Aussi, les travaux prévus sur le restaurant et les cuisines ne débuteront pas avant au moins 2021.
À l’occasion des 70 ans d’Emmaüs, la communauté de Saint-Priest organise une grande exposition ce samedi 30 novembre. À voir pour connaître cette grande histoire. À voir pour découvrir, si besoin, celle d’Emmaüs à Saint-Priest-Taurion.