Depuis ce lundi matin, les 72 élèves de l'école maternelle de Châteauponsac en Haute-Vienne n'ont plus de professeurs titulaires pour assurer leurs apprentissages. Une seule remplaçante est venue, mais avec deux ATSEM seulement, impossible d’avoir une école normale. Une situation qui met en lumière le problème des remplacements des professeurs dans l'Académie.
Les parents d'élèves de l'école maternelle de Châteauponsac, dans le nord de la Haute-Vienne, ont appris la nouvelle vendredi dernier. Un email, envoyé par le directeur de l'école primaire Louise Michel, les prévenait qu'à partir de ce lundi, il n'y aurait plus de maîtresse titulaire à Louise Michel.
Reportage de Jean-Martial Jonquard et Jean-Marie Arnal avec Gérard Rumeau, maire (DVD) de Châteauponsac ; Tom Bergès, délégué des parents d'élèves et Jean-Marc Gauthier, adjoint de l'inspectrice d'Académie à la DSDEN 87, chargé du 1er degré.
La situation a commencé à se détériorer il y a quelques semaines déjà, puisque l'une des enseignantes, absente pour maladie, n'a été remplacée depuis que deux jours par semaine. À cela, vient s'ajouter les absences, pour cause d'arrêt maladie, des deux autres institutrices titulaires depuis ce lundi matin. Une situation intenable pour les parents d'élèves :"on le sait qu'il y a des problèmes de remplacements, si cela arrivait de temps en temps, on prendrait notre mal en patience, mais aujourd'hui les premiers pénalisés, ce sont les enfants qui auront forcément du retard dans leurs apprentissages", souffle Tom Bergès, délégué des parents d'élèves de Châteauponsac.
Une remplaçante est venue ce lundi matin, mais avec deux ATSEM seulement, impossible d’avoir une école normale. Les élèves iront, pour certains, à l’école élémentaire voisine pour un temps. Mais tout cela bien sûr ne satisfait guère les parents et le maire de la commune.
Pour le maire de la commune, l'Éducation Nationale ne répond pas aux attentes :"on ne veut pas se substituer à cette dernière. Nous, on joue notre rôle, que l'Éducation nationale joue le sien en trouvant des remplaçants de façon à ce que le service minimum puisse être assuré !", lâche Gérard Rumeau, le maire de Châteauponsac (LR) avant d'ajouter, "on ne va pas laisser les enfants dans la nature, donc on fera le maximum pour pouvoir les accueillir et s'occuper d'eux, le temps que l'on trouve une solution avec l'Éducation nationale".
1300 jours non remplacés depuis le début de l'année scolaire dans le premier degré en Haute-Vienne
De son côté, Jean-Marc Gauthier, l'adjoint de l'Inspectrice d'Académie de la Haute-Vienne, chargé du premier degré, confie que "chaque matin est un jour différent ! Chaque matin, les personnes qui gèrent le service du remplacement, elles sont trois, font en sorte de répartir au mieux, en fonction des priorités, les 138 enseignants remplaçants sur les écoles qui en ont le plus besoin. Mais parfois, la situation évolue de la veille pour le lendemain, ce qui complique notre tâche".
Depuis septembre 2022, le nombre de jours non remplacés par l'Inspection d'Académie s'élève à 1300. Cela peut paraître beaucoup, mais c'est deux fois moins que l'année dernière à la même époque. L'an prochain, le nombre de professeurs remplaçants dans le premier degré devrait passer de 138 aujourd'hui à 144.