Alors que les obsèques du maire de Signes viennent d'avoir lieu dans sa petite commune du Var, des maires du Limousin expliquent la complexité de l'exercice de leur mandat au quotidien.
L'un est maire de Feytiat, une commune suburbaine de 6 000 habitants dans la banlieue de Limoges.
L'autre est maire de La Villedieu, une petite commune rurale de la Creuse.
Gaston Chassain et Thierry Letellier ont tous les deux ressenti durement la mort violente du maire de Signes lors du contrôle d'un dépôt de gravats sauvage qui a mal tourné.
A quelques mois des élections municipales, un maire français sur deux envisage de ne pas se représenter.
La fonction de maire traverse une crise grave et la réflexion, voir le doute, n'épargne pas nos deux maires limousins.
Aucun des deux n'est surpris par ce qui est arrivé au maire varois.
"Le moindre évènement peut déclencher des colères"explique Gaston Chassain.
"On se reconnaît tous dans ce qui est arrivé à ce maire. Des dépôts de gravats j’en ai eu aujourd’hui dans ma commune".
Pour Thierry Letellier, ce genre de situation "fait partie du quotidien du maire".
"Il y a quelques années on a eu un gros dépôt sauvage sur la commune" explique-t-il.
"On a été assez bienveillants. On n’a pas porté plainte. Le maire de la commune où la personne en infraction habitait lui a fait la morale et ça ne s’est jamais reproduit".
Cultiver le lien social plutôt que d'éxacerber les tensions
Le maire de La Villedieu a une vision claire de son rôle dans sa communauté : "on est en zone rurale. On est un territoire où on cultive le lien social et la bienveillance entre les gens. C’est aussi çà le rôle du maire, ça n’’est pas d’exacerber les tensions".
Face à cette complexité, compte tenu de l'âpreté de la tâche, le maire de Feytiat a hésité mais il va se représenter pour solliciter un nouveau mandat.
L'élu de La Villedieu, lui, réfléchit encore.
Il fera connaître sa décision dans les prochains mois.