Comme depuis plusieurs années, la commune de Panazol, en Haute-Vienne, vient de faire réinstaller plus d’une dizaine de pièges à frelons asiatiques dans le parc de la Beausserie. Une démarche efficace, mais attention aux imitations : certains pièges artisanaux peuvent avoir un effet négatif sur la faune sauvage.
Le cocktail est, paraît-il irrésistible, un tiers de sirop de grenadine, deux tiers de bière… Non, ce n’est pas la recette d’une demi-grenadine, mais celle d’un piège à frelon asiatique.
Une campagne efficace au printemps
Et alors qu’en ce début de printemps, leurs reines sortent de leur hibernation, c’est justement là où les pièges démontrent toute leur efficacité, avant la ponte.
C’est important de le faire maintenant, parce que les reines sortent d’hibernation. Elles cherchent à se nourrir, pour pouvoir constituer leur nid primaire, pour commencer à pondre et faire naître des ouvrières, qui vont continuer à faire grandir la colonie.
Christel Goutierastechnicienne à l’organisme Fredon
Une reine capturée, c’est un nid en moins, et en multipliant les pièges, ce sont potentiellement des milliers de frelons asiatiques que la municipalité de Panazol pense ainsi s’éviter sur son territoire, depuis plusieurs années, avec comme "aire de départ" le parc de la Beausserie.
Un effet positif pour la population, et plus encore pour la faune sauvage, puisqu’une seule colonie de frelons asiatiques peut consommer, sur une seule saison, jusqu’à onze kilos d’insectes, principalement d’abeilles, pourtant si utiles à la biodiversité.
Ne pas faire n'importe quoi
Mais s’il peut être tentant d’appliquer le concept chez soi, surtout avec le cocktail miracle, attention tout de même au piège fabriqué. La recette va en effet attirer beaucoup d’autres insectes que les seuls frelons, et finalement, être plus négatif que positif.
Ça ne sert à rien de mettre un piège tout-venant, qui capture tout ce qui vole, toute l’année, parce qu’on aurait plus d’impact négatif sur la faune sauvage que de positif avec la capture de quelques frelons à pattes jaunes.
Olivier GaillardDirecteur technique de l’organisme Fredon
Les pièges posés à Panazol ont ainsi un compartiment spécial, une grille permettant le triage et une "issue de secours", le tout suffisant pour libérer les petits insectes, mais pas les frelons. Et ce n’est pas le cas de ceux que l’on fabrique traditionnellement chez soi, avec de simples bouteilles en plastiques coupées.