En grève ce vendredi 20 novembre 2020, la moitié du personnel de l’institut médico-éducatif d’Eyjeaux dénoncent leurs conditions de travail. Ils veulent des moyens supplémentaires pour améliorer l’accompagnement des enfants pris en charge.
Manque de moyens humains et matériels, manque de concertation, la moitié des salariés de l’IME d’Eyjeaux veulent alerter les pouvoirs publics, leur direction ainsi que les familles.
Sur la soixantaine de salariés, une trentaine fait grève ce vendredi 20 novembre.
Ils demandent des professionnels supplémentaires, des locaux plus grands et de la concertation
L’institut médico-éducatif d’Eyjeaux compte une soixantaine de professionnels pour 79 enfants pris en charge. La structure accueille des enfants avec des troubles autistiques (TSA), ou avec une déficience intellectuelle.
Aujourd’hui, elle accompagne 26 enfants avec des troubles autistiques au lieu de 18. Une surcharge problématique pour le personnel qui déplore ne pas avoir suffisamment de professionnels qualifiés pour s’occuper de ces enfants.
Julien Debiard travaille comme aide médico-psychologique dans cet établissement depuis 3 ans. Il dénonce le manque de moyens humains. "On voudrait que tous les postes d’éducateurs puissent être pourvus, et pérenniser en CDI, arrêter d’avoir des CDD à rallonge. Au niveau des pôles thérapeutiques, on demande des moyens pour que les postes puissent être pourvus. Il nous manque une orthophoniste, des pédopsychiatres, des psychomotriciens. Du coup, on ne peut plus accompagner les enfants au niveau thérapeutique".
Ce manque de moyen, Hervé Bonnet en fait les frais. Ce papa de Florian, un adolescent de 14 ans qui a des troubles autistiques se lie au personnel. Son fils a été sur liste d’attente pendant 6 ans avant d’avoir une place dans cet IME et il constate encore un manque d’effectif.
Florian a besoin de psychomotricité depuis l’âge de 4 ans et demi. Aujourd’hui, y’a 2 postes vacants à l'IME. Alors, je suis obligé de prendre un psychomotricien en libéral à côté. Ça rallonge son emploi du temps déjà très chargé et ça le fatigue énormément. Et puis, ça a un coût. 35 euros toutes les semaines.
"Avant il n’y avait pas de candidature qui répondaient aux fiches de poste" explique Franck Blanchon, directeur général de l’association gestionnaire des Peps 87. Il dit comprendre la mobilisation des salariés, "Les postes de psychomotricien, et celui d’une psychologue devraient être pourvus bientôt."
Sur les moyens financiers, Franck Blanchon n’est pas d’accord avec le personnel. Aujourd’hui 3,3 millions d’euros sont alloués à l’établissement. : "Par rapport à l’effectif de l’établissement, il y a assez de moyen. En revanche si on doit accueillir plus d’enfants pour répondre aux besoins du territoire, il en faudrait plus".
Les salariés déplorent aussi des locaux trop petits, des équipements inadaptés et un manque de concertation avec les autorités de tarification, à savoir l’ARS. Ils espèrent être entendus.