Elle est russe. Il est ukrainien. Ce couple de médecin travaille en Haute-Vienne. Depuis le début de la guerre en Ukraine, leurs familles sont en danger, eux vivent désormais avec une angoisse permanente.
Une tragédie, un déchirement, vécu presque en direct, à travers les messages sur les réseaux sociaux de leurs proches, amis, connaissances, familles, tous ceux qui leur sont chers et qui vivent sous la menace des bombes.
"On est tout le temps sur les réseaux, on regarde les news, c'est 24 sur 24. Si la nuit je ne regarde pas, le matin j'ai 200 messages, on ne dort pas"
Pour ce couple de médecins installés de longue date en Haute-Vienne, l'invasion de l'Ukraine est un traumatisme profond.
Natacha Dmytruk est hématologue au CHU de Limoges. Depuis le début de la guerre, elle qui est originaire de Russie, et qui a fait ses études en Ukraine, est totalement désemparée :
"Je n'arrive plus à dire à mes proches que je les aime. J'ai l'impression que je n'ai plus de Russie, que ce n'est plus mon pays ... je suis ukrainienne."
Son mari Vitali, est originaire d'Ukraine. La guerre est un déchirement innommable pour ce chirurgien à l'hôpital de Saint-Junien, il n'a pas de mot pour décrire l'invasion russe de son pays.
"Franchement, c'est dur. Moi personnellement, je prends ça comme si on torture ma famille. Ma mère a 78 ans, elle a fêté son anniversaire récemment. Elle est née sous les bombes nazies et là, elle est sous les bombes des Russes, voilà la réalité des choses."
Face à l'horreur de la situation, Natacha et Vitali se mobilisent pour aider leurs proches contraints à l'exil.