Le marché des voitures électriques a explosé : en un an, les ventes ont bondi de 180%. Mais comment recycler les premières batteries arrivées en fin de vie? En Haute-Vienne, des recherches sont en cours.
Alors que l'impact de la voiture électrique sur l'environnement est bien moindre que celui de la voiture thermique, puisqu'elle émet jusqu'à trois fois moins de gaz qu'un véhicule diesel ou essence, qu'en est-il du recyclage des batteries ?
Un site pilote
Leur durée de vie est d'envion dix ans, les batteries des premiers véhicules électriques du marché sont donc aujourd'hui usagées. La règlementation européenne exige un taux de recyclage d'au moins 50%.
En Haute-Vienne, à Bessines-sur-Gartempe, Orano, l'ex-Areva qui exploitait les mines d'uranium, s'est lancé dans cette activité. Une dizaine de salariés travaillent à améliorer les techniques, et découvrir de nouveaux procédés dans les laboratoires de ce site pilote.
L'enjeu : recycler les métaux rares, le nickel, le lithium, le cobalt et le manganèse.
"Dans un premier temps vous avez une dissolution de la matière et dans un deuxième temps lorsque tous les métaux sont dissouts - en phase aqueuse - on fait une opération de purification pour enlever les différentes impuretés qui sont dans cette solution pour pouvoir récupérer uniquement derrière le nickel, le cobalt, le manganèse et le lithium", raconte Laure Dohuyser, ingénieur chimiste
Les essais pourraient durer encore deux ans. Et pour faire face à une concurrence de plus en plus présente, Orano (ex Areva) s'est associé à plusieurs industriels, comme l'explique Régis Mathieu, le directeur de l'établissement Orano de Bessines "Dans le consortium je rappelle que nous avons des partenaires tels que le CEA qui développe des briques technologies innovantes pour synthétiser des matériaux de cathodes, ensuite nous avons le partenaire Saft qui sait fabriquer des modules de batterie, des cellules, et donc pouvoir leur donner une nouvelle matière issue des batteries usagées pour en reconstruire d'autres, c'est vraiment un procédé vertueux."
6 millions d'euros
L'Etat français a accordé 6 millions d'euros au projet mené en Haute-Vienne, au titre du plan de relance.
Car avec la structuration de cette filière, des milliers d'emplois sont en jeu.
la création directe d'emplois pour le recyclage de batteries c'est 3000
L'ensemble de la filière devrait donc permettre de créer 3000 emplois directs et 1000 emplois indirects. Combien pour la Haute-Vienne ? C'est encore l'inconnu, mais le groupe Orano espère une première industrialisation de son procédé d'ici 3 ou 4 ans.