Ils ne sont plus que cinq bouilleurs ambulants en Haute-Vienne autorisés à produire de l'eau de vie. Un savoir-faire ancestral qui se perd. A Saint-Hilaire-Bonneval, Eric Vergne possède le dernier alambic immatriculé du département.
Bouilleur ambulant : un métier en voie de disparition. Entre le 1er septembre et le 30 juillet, Eric Vergne s'installe pendant deux semaines dans une commune.
Son alambic date de 1983, le dernier fabriqué en Haute-Vienne. Poires, prunes, cerises arrivent fermentées pour être transformées en eau de vie.
Avec un appareil, un alcoomètre, on va perdre de l'alcool. On a une case où l'on met les degrés voulus. A 90°, ce n'est bon qu'à brûler le "babignou", c'est pas buvable à 90°. Quand on arrive à 50° c'est bon, la gnôle est réglée.
Eric Vergne, bouilleur ambulant
Une fois l'alcool extrait, on peut passer à la chauffe suivante. Avant, comme en cuisine, on nettoie la casserole pour repartir sur une bonne base.
On perd du temps mais il faut savoir si on fait le métier comme il faut ou si on le fait pas comme il faut, c'est tout...
Eric Vergne
Avec les gelées importantes du printemps dernier, il y a eu beaucoup moins de fruits et beaucoup moins de travail. Le jour où notre équipe de tournage a rencontré Eric Vergne, trois clients seulement s'étaient inscrits.
Ici on a la récolte de poires du mois d'août de l'année dernière, la récolte du verger de mon grand-père Dédé. C'est des poires qui étaient plus ou moins sucrées avec l'été qu'on a eu. J'espère que ce sera bon.
Daniel, un client
L'alambic d'Eric Vergne est à double serpentin, il permet une meilleure qualité de la distillation. Des règles de l'art auxquelles le bouilleur tient particulièrement, tout comme son feu sous la cuve.
C'est un combustible naturel. Ce serait dommage de faire des fruits de son jardin et chauffer au fioul. On ne serait plus dans la même logique.
Eric Vergne
Ils ne sont plus que 5 bouilleurs à distiller dans le département de Haute-Vienne. Les anciens partent, la relève, elle, se fait de plus en plus rare.