Le chalutier classique Manuel Joël du musée maritime de La Rochelle a coulé ce mardi 15 octobre, dans le bassin des chalutiers. L’accident est lié à l’explosion d’une roue d'un roulève ou ascenseur de voyage marin. Une opération de renflouement doit être mise en œuvre dès que possible.
Depuis mardi, le chalutier Manuel Joël git au fond du bassin des Chalutiers du port de La Rochelle. Ce bateau, classé monument historique, a sombré en quelques minutes, aux alentours de 16 heures, après avoir été percuté par les éclats d'un pneu d'une roue d'une grue, un ascenseur de voyage maritime. Depuis, c'est la course contre-la-montre pour le sauver.
"Ce bateau a un moteur en métal, explique Cristina Baron, directrice du musée maritime de La Rochelle. À partir du moment où il est plongé longtemps dans de l'eau salée, il se dégrade très rapidement. Pour nous, l'enjeu est de le renflouer très vite pour pouvoir ensuite colmater la brèche et restaurer le bateau."
C'est la deuxième fois que ce bateau du patrimoine local coule dans le port de La Rochelle. En 2017, il avait été victime d'une avarie et il avait fallu attendre plusieurs semaines avant de le remettre à flot. Et, ironie de l'histoire, c'est cette même grue qui l'avait sortie de l'eau qui l'y replonge à nouveau.
Reportage d'Alexis Cécilia-Joseph et Marc Millet
L'accident de mardi a fait ressortir des tensions entre le port et ses usagers. Il y a deux ans, les débris d'un autre pneu avait percuté un autre bateau.
"On ne peut pas s'empêcher quand on croise cette machine de se dire : attention à ne pas traîner autour des roues", explique Guillaume Collignon, préparateur de bateau.
Sur le plateau nautique, les constructeurs, aussi, s'interrogent : le site est-il suffisamment sécurisé, les engins suffisamment entretenus ? Certains gérants de chantier préfèrent se passer des services du port.
"On va se mobiliser entre professionnels pour s'organiser et faire venir des grues extérieures, explique Nicolas Chanteloup, gérant du chantier Despierres. [D'ici à] ce qu'on nous montre que tout est conforme et en bon état d'usage et de fonctionnement, je ne peux pas mettre des salariés à côté d'un roulève avec un risque d'explosion."
Contactées, les équipes du port, affirment pourtant que le matériel est contrôlé régulièrement et assurent être aux côtés des professionnels du secteur pour les accompagner au mieux.