La 57e foire ovine de Bellac s'est tenue ce jeudi 3 septembre en Haute-Vienne. En dépit du contexte sanitaire particulier, l'événement a rencontré un franc succès, de bon augure pour la filière.
Malgré les doutes, la 57e édition de la Foire aux béliers de Bellac (Haute-Vienne) s'est tenue ce jeudi 3 septembre. Les organisateurs ont eu le feu vert des autorités une semaine avant le début de l'événement.
Mais, coronavirus oblige, la manifestation a subi quelques modifications. Pas de partie festive, aucun concours de tonte, annulation des conférences... En somme, seule la vente au détail a survécu aux changements.
Celle-ci a toutefois permis de dresser un état des lieux de la filière post-confinement. Une aubaine puisque tous les rassemblements de ce genre on été annulés en France pour cause de Covid. Il s'agissait de la seule foire ovine autorisée depuis le début de l'épidémie.
La foire ovine a rameuté du monde. Plus de 70 professionnels et 857 béliers ont fait le déplacement pour ce rendez-vous qui rassemble la crème de la crème des reproducteurs ovins.
Un succès pour tous
Certains éleveurs et des sélectionneurs sont venus de partout en France : "Je viens d'Alsace. J'ai fait la route hier pour être présent dès l'ouverture à 8 heures et faire partie des premiers acheteurs et repérer les meilleurs produits", explique Arnaud Schneider derrière son masque de protection."Normalement, il y a près d'un millier de béliers tous les ans. Cette année, c'est un peu moins. Mais au niveau du marché, les prix des bêtes sont pratiquement les mêmes que ceux pratiqués l'an dernier", assure Michel Maisonnier.
Le président de la foire ne cache pas une petite déception, étrangère à la pandémie : "Depuis quelques années, la filière sur la Haute-Vienne subit une érosion. Les éleveurs sont assez âgés et nous avons du mal à trouver des successeurs. Il y a trente ans, nous avions un cheptel de 500 000 brebis sur le département. Aujourd'hui, nous sommes à moins de 200 000."
Dans un contexte difficile, la 57e foire de Bellac s'en tire plutôt bien. Près de 60 % des béliers ont trouvé acquéreur, à des prix correct, entre 500 et 550 euros.
"Cette année le cours de la viande de mouton est favorable aux éleveurs. Nous sommes aux alentours de 6,80 euros le kilo", se réjouit Michel Maisonnier. Une bonne situation confirmée par l'Institut de l'élevage dans un de ses points hebdomadaires pendant le confinement : "Le confinement de la population a totalement bouleversé les habitudes de consommation des Français. (...) Comme pour beaucoup de pays producteurs, face à une demande moindre, la France a choisi de privilégier sa production aux viandes d’import et a beaucoup misé sur la communication autour du made in France. Les efforts de la filière semblent avoir porté leurs fruits."