Hyperloop : le PDG de Transpod affirme qu'il souhaite rembourser les aides publiques "pour avoir la paix"

Un article du journal Sud-Ouest suggère que l'Hyperloop ne verra jamais le jour. D'où la colère du PDG de Transpod et du président de l'association Hyperloop Limoges. Mais le projet continuerait à avancer.

L'hyperloop est ce train subsonique du futur qui promet de transporter des passagers à plus de 1000 km/h.

Sébastien Gendron, PDG de Transpod, la société canadienne porteuse du projet, indiquait le 14 mai 2018 à France 3 Limousin qu'il allait construire une piste d'essai de 3 km sur la petite commune de Droux, dans le nord de la Haute-Vienne. Les travaux devaient commencer dès l'automne.

4 ans plus tard, seul le défrichage a été effectué. Jean François Pommier, adjoint au maire de Droux, nous confirme : "Tout le monde est un peu dubitatif, car la première pierre n'a pas encore été posée. Entre le Covid et les problèmes financiers de Transpod, on attend. Seuls le transformateur électrique qui servira à l'alimentation et la fibre optique ont été amenés sur le site".

Colère

Ce lundi 19 septembre 2022, Vincent Léonie, président de l'association Hyperloop Limoges, était très en colère vis à vis d'un article publié par le journal Sud-Ouest, selon lequel le projet d'hyperloop était à l'arrêt : "Si transpod a pris du retard, le projet continue. Sébastien Gendron a présenté la maquette d'un système de lévitation en juillet à Toronto. Je ne sais pas si on ira jusqu'au bout car je ne suis pas devin. Mais il est toujours engagé dans le développement de cette technologie."

Malgré nos sollicitations, Sébastien Gendron n'a pas souhaité en dire plus à France 3 Limousin, se bornant simplement à déclarer : "On prévoit de rembourser les aides publiques que nous avons reçues pour avoir la paix".

Il est vrai que l'Europe a accordé une aide de 2 millions d'euros à Transpod. Une avance de 536 000 euros a d'ores et déjà été perçue. Selon nos informations, 10 personnes ont été embauchées et travaillent à la conception du centre de Droux. 

De fait, le projet n'est pas à l'arrêt.

Scepticisme

L'article de nos confrères de Sud-Ouest a généré beaucoup de réactions politiques, dont celle de Dominique Bussereau, ancien ministre des transports.

Pour Gilles Dansart, rédacteur en chef de la lettre d'information sur les transports Mobilettre, "l'histoire des transports est parsemée de projets qui n'ont jamais vu le jour. Les territoires français et européens sont très contraints et je ne vois pas chez nous, de modèle économique adapté à la technologie de l'hyperloop".

La construction d'un hyperloop serait très compliquée en France. Dans un territoire très urbanisé, il serait difficile de bloquer de grandes lignes droites pour y faire passer les tuyaux dans lesquels circuleraient les capsules.

Et puis pour être rentable, l'hyperloop devrait circuler très fréquemment sur de très longues distances. Cette technologie serait donc adaptée pour relier de grandes métropoles en passant par des zones désertiques. 

Jean François pommier, adjoint au maire de Droux, souligne que le centre d'essai qui devrait se construire sur son territoire, "ne bénéficierait pas tant que ça au Limousin."

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