On l’a appris en ce début de mardi après-midi : l’un des seuls chefs étoilés de Haute-Vienne, Pierre Bertranet, du Moulin de la Gorce, à La Roche-l’Abeille, est brutalement décédé à l’âge de 59 ans.
Triste nouvelle, en ce début d’après-midi du mardi 30 janvier : via sa famille et les réseaux sociaux, on a appris le décès de Pierre Bertranet, le digne fils de Jean, le lundi 29 janvier 2024.
Bertranet et La Roche-l’Abeille, deux noms indissociables
Dans les années 1970, Jean Bertranet, qui avait fait ses classes au palais de l’Élysée, sous Vincent Auriol, était un traiteur et surtout un pâtissier réputé de Limoges. En 1975, il avait racheté, avec son épouse, un moulin d’époque Renaissance à La Roche-l’Abeille, en Haute-Vienne.
L’idée est alors d’en faire une "petite table familiale", presque en "pré-retraite"… Mais le succès fut quasi immédiat, et en 1980, l’hôtel-restaurant, baptisé 'le Moulin de la Gorce', décrocha une première étoile au Guide Michelin, suivie, en 1985, d’une deuxième, perdue par la suite.
Si Catherine, la fille de Jean, avait un temps repris l’affaire, Pierre, le fils, était aux commandes depuis 2000. Formé à l'Hôtellerie du Val d'or à Mercurey, Pierre Bertranet a fait ses gammes chez Jacques Lameloise à Chagny, puis dans les brigades du Jules Verne, de Maxim's, du Ritz et de Drouant, à Paris.
En 1995, il fonde avec son épouse 'L'Imaginaire' à Terrasson (24), où il décroche une première étoile Michelin en 1996.
Puis, en 2000, le couple reprend les rênes de l'entreprise familiale, avec l’étoile, qu'il aura préservée jusqu’au bout, en faisant de l’établissement le plus vieux primé sans discontinuer du Limousin.
Son œuf bio brouillé aux truffes noires et sa mouillette de pain brioché constituait l’une de ses signatures, mais s’il adorait, par-dessus tout, les plats du terroir et d’origine familiale, il ne dédaignait pas, pour autant, s’aventurer vers plus de modernité, sans renoncer non plus à la porcelaine de Limoges comme contenant incontournable.
Malgré, ou à cause, de la longévité de l’étoile familiale, il confiait volontiers "trembler chaque année à l’annonce des résultats du Guide".
Ses obsèques auront lieu vendredi 2 février en l’église de La Meyze à 14h.