En Haute-Vienne, dès 2024, les détenus ayant purgé de longues peines bénéficieront d'un suivi personnalisé. Cette mesure de "justice restaurative" va faire appel à des bénévoles pour encadrer et accompagner les anciens prisonniers à leur libération. Un appel à candidature est lancé pour créer ces "cercles".
Dispositif complémentaire à la justice pénale, le concept de justice restaurative est apparu en France avec la loi du 15 août 2014. Cette mesure permet, à une personne sortant d'une longue période d'emprisonnement, de retrouver sa place dans la société :"la sortie de prison est une phase critique pour les anciens détenus", confie Hélène Taesch, la directrice adjointe du Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation de la Haute-Vienne (SPIP),"quand on a fait dix ou quinze ans de prison, il y a toujours une période d'angoisse chez les sortants. Lorsque la porte s'ouvre, il faut faire ses démarches tout seul et ce n'est pas évident, alors on est là pour les aider".
Les "cercles" de soutien et de responsabilisation : une nouveauté dans le département
C'est dans ce contexte que des "cercles" de soutien et responsabilisation vont être créés en Haute-Vienne, dès 2024. Une nouveauté dans le département, qui a fait ses preuves notamment au Canada (où est né le concept en 1994). Objectif, aider les anciens prisonniers volontaires à bâtir une vie responsable et autonome, en évitant l'isolement social et la récidive.
Ces cercles seront composés de bénévoles encadrés par un coordonnateur issu du SPIP, de la ville de Limoges et du Secours catholique. Trois acteurs qui se sont associés pour mettre en place ces nouvelles structures :"Une personne à la ville de Limoges a été formée ainsi que deux au Secours catholique pour encadrer les bénévoles qui intégreront les "cercles". Cette diversité est une chance pour les détenus, cela va apporter de la richesse dans notre action. On va se nourrir de l'expérience des uns et des autres dans notre réflexion", insiste Hélène Taesch.
Qui compose ces "cercles" ?
Ces petites cellules de travail, au nombre de trois, seront composées de plusieurs bénévoles supervisés par deux coordonnateurs. Une fois par semaine, un point sera effectué sur les besoins et les démarches de l'ancien détenu, afin de lui apporter des conseils ou de l'aide."Après six mois de suivi la personne s'envole. Une fois cette période passée, le choc de la détention doit être amorti. Le message est clair : vous êtes sorti, mais ne vous inquiétez pas ! Le cercle est là pour vous," lâche la directrice adjointe du SPIP.
"le but c'est d'éviter qu'ils ne récidivent!"
Hélène TaeschDirectrice adjointe du Spip de la Haute-Vienne
En Haute-Vienne, la mise en place de cette nouvelle mesure de justice restaurative nécessite le recrutement de plusieurs bénévoles. Des candidats qui bénéficieront d'une préparation sur deux jours, du 15 au 17 janvier 2024, à Limoges, au sein de l'IFJR (Institut français pour la justice restaurative). "Pour être retenus,"les candidats" devront être ouverts d'esprit, disponibles, avoir une capacité d'écoute et l'envie d'aider", confie Mme Taesch avant d'ajouter :"avec ces "cercles" on remet la société civile au centre de leur vie car le but c'est d'éviter qu'ils ne récidivent !"
Les candidats bénévoles peuvent contacter le 06.25.55.32.88 ou justice-restaurative-spip-haute-vienne@justice.fr avant le 8 janvier 2024.