Officielle depuis début décembre, la fermeture du site de Guéret du sous-traitant automobile AMIS mettra quarante salariés au chômage d'ici à la fin janvier. Les négociations autour du plan de sauvegarde de l'emploi n'ont abouti à aucun accord.
Mardi 7 janvier, devant le siège d'AMIS à Montluçon, après des heures de négociations, syndicats et direction n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la question des primes de licenciement qui seront versées aux 40 employés du site de Guéret, et en particulier, sur la prime supra-légale.
Deux jours plus tard, les salariés creusois bloquent partiellement les expéditions pour demander de meilleures conditions de départ. Pour ces femmes et ces hommes qui ont consacré presque trois décennies à l'entreprise, il ne s'agit que d'une juste compensation.
La prime supra-légale, on nous annonce que ce n'est pas possible. On espère quand même une indemnité compensatrice après toutes ces années durant lesquelles on a perdu de l’argent avec le chômage que l'on a fait.
Renaud Clavaudtechnicien d'atelier chez AMIS depuis 15 ans
Après l'annonce brutale de la fermeture le 6 décembre 2024, les salariés sont revenus travailler sans beaucoup d'espoir. Ils attendent une date de départ pour pouvoir se projeter. "Cette absence de repère, c'est ce qui est le plus difficile à vivre", témoignent plusieurs d'entre eux.
Tous veulent partir la tête haute après, pour certains avec 23 ans d'ancienneté.
"Cette procédure est très rapide, c'est du low cost. Il faut faire vite pour pouvoir dégager beaucoup de monde. C'est fait pour que les gens n'aient pas à se plaindre. À Guéret, on n'est pas dans cette optique-là. On arrive tous à se soutenir pour avancer, pour pouvoir obtenir, peut-être, quelque chose", martèle Séverine Vareillaud, ouvrière et représentante syndicale FO.
Quelque chose, c'est donc cette prime qui irait au-delà des obligations légales de l'entreprise.
Mais AMIS est en redressement judiciaire, avec une dette de 50 millions d'euros, pour un chiffre d’affaires de 30 millions, en chute libre ces dernières années avec la crise du secteur automobile.
Les caisses sont vides selon la direction.
Les primes de départ sont issues d'un calcul légal. On respecte la légalité. Faire du supra-légal, c'est impossible. On n’a pas d'argent et à un moment donné, il faut arrêter de tourner en rond et prendre des décisions, et assumer ses responsabilités, que cela soit du côté de l'entreprise ou du côté des salariés.
Philippe DufeutrelleDirecteur général d'AMIS
AMIS a donc soumis hier, mercredi 8 janvier, son plan de sauvegarde de l'emploi à la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS)... sans l'aval des syndicats. L'administration a une dizaine de jours pour donner son avis.
S'il est retoqué, les négociations devront reprendre. S'il est accepté, le dossier sera soumis au juge du tribunal de commerce de Lyon, qui aura une semaine pour rendre sa décision.