Le Dorat recevra, le 25 juin, une des 4 manches qualificatives françaises pour les prochains mondiaux de tonte de mouton, qui se dérouleront en 2023, à Édimbourg, en Ecosse. A quelques semaines de ce rendez vous, les tondeurs du Dorat profitent du début de la période de tonte dans les ferme pour s'entraîner et affûter leurs machines.
Au sein du troupeau entassé dans la grange, quelque chose cloche. Il y a un intrus. Une brebis naturiste s'est glissé parmi ses congénères. Elle vient d'échapper à l'étreinte de Raoul Hodson. Coincée entre ses jambes, une autre bête est en train de subir un effeuillage en règle.
Une enceinte connectée crache Are You Gonna Go my Way de Lenny Kravitz. Mais le bourdonnement des tondeuses couvre la musique. Raoul et Julien, débardeurs noirs et muscles saillants sont pliés en deux. Les moutons se succèdent à une cadence effrénée. L'éleveur les attrape un à un. Il faut moins de deux minutes aux deux professionnels pour venir à bout des épaisses toisons.
La routine est toujours la même.
"On commence par le ventre pour nettoyer autour de la mamelle. Ensuite la première jambe et le cou, les pattes avant, puis le dos. On redescend de l'autre côté jusqu'à la deuxième jambe" explique Raoul.
Le temps de répondre à la question et une autre brebis finit dénudée. Sans trop comprendre ce qui lui arrive, une autre est rapidement mise les quatre fers en l'air. La tonte n'est pas seulement cosmétique. Ainsi débarrassées les bêtes sont prêtes à affronter les fortes chaleurs de l'été. Et évitent les infestations de parasites.
Le rythme s'accélère. Les deux tondeurs ne sont pas là pour faire de la figuration. Ils s'entraînent en vue de la deuxième manche du championnat de France de tonte qui se déroulera fin juin au Dorat. En trois jours, ils vont tondre plus de 500 brebis chacun.
Le geste est rapide mais soigné. Pas question de blesser l'animal. C'est d'ailleurs un des critères d'évaluation.
" Il faut passer la tondeuse à ras la peau, ne pas laisser de mèche. Il ne faut pas passer deux fois au même endroit, sinon c'est une fausse coupe et on ne peut pas valoriser la laine. On compte la vitesse car c'est important d'avoir un rythme élevé pour que l'animal ait le moins de stress possible" explique Julien Dincq, tondeur depuis 10 ans.
Pas de stress à l'horizon, les bêtes sont plutôt dociles. L’éleveur continue d'approvisionner cette machine infernale. Il crache ses poumons. "Ils me font souffrir, ils vont tellement vite que j'ai du mal à suivre la cadence". La laine ne vaut plus rien et les éleveurs sont trop content d'offrir aux tondeurs un terrain d'entrainement.
En une petite demi-heure, tout le troupeau y est passé.
A domicile, le 25 juin, 8 tondeurs du Dorat, par équipe de 2, tenteront de se qualifier pour les championnats du monde 2023, en Ecosse.