Certaines communes de la Haute-Vienne seront bientôt officiellement considérées comme des zones particulièrement exposées aux risques d'incendies de forêts. Une nouvelle classification qui permettra de mettre en place des mesures de prévention.
Vus de Haute-Vienne, les immenses incendies qui touchent la côte girondine peuvent paraître lointains et démesurés. Et pourtant, le département est aussi concerné par les risques de feux de forêt.
Prochainement, le feu de forêt et d'espaces naturels sera même officiellement considéré comme un risque majeur dans une cinquantaine de communes du département. Trois zones sont concernées : le sud-ouest de la Haute-Vienne à la limite du Périgord, le sud-est vers Nedde et Eymoutiers, ainsi que quelques communes des Monts d'Ambazac.
Le nouveau Dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM), document qui recense tous les risques sur un territoire (inondations, radons, transports de matières dangereuses...) sera validé et signé dans l'été par la préfecture de Haute-Vienne.
Le précédent DDMR pour le département datait de 2013 et ne prenait pas en compte le risque de feux de forêt.
"Nous avons souhaité que le risque incendie de feu de forêt soit pris en compte, car les changements climatiques obligent à nous adapter", explique le commandant Aurélien Sabourdy, chef du groupement de prévention et prévision du SDIS 87.
La Haute-Vienne n'est pas à l'abri
Invité du journal régional lundi 18 juillet, alors que des pompiers haut-viennois revenaient d'une mission de renfort sur le front de l'incendie de Landiras au sud de Bordeaux, le commandant Aurélien Sabourdy nous rappelait que la Haute-Vienne n'est pas à l'abri de connaître de feux de massifs forestiers : "Les trois conditions pour un feu de forêt - température de 30°, vent de 30 km/h et taux d'humidité inférieur à 30% - arrivent de plus en plus tôt dans la saison et durent de plus en plus longtemps. Donc oui, on a des risques de feu de forêt en Haute-Vienne, même si c'est sans commune mesure avec la Gironde ou les massifs de pins sont très grands et indiscontinus.".
Objectif : prévention
Une fois activé, le nouveau DDRM permettra de mettre en place des actions de prévention, telles que des obligations de débroussaillement plus contraignantes que celles existant aujourd'hui, ainsi que la création de pistes d'accès pour les secours.
"Cela permettra d'avoir un arsenal législatif plus coercitif, et d'enclencher des discussions entre les maires et les exploitants forestiers, pour voir où il faut placer le curseur. Mais c'est important de l'anticiper", commente Aurélien Sabourdy.
Une anticipation rendue de plus en plus urgente par les changements climatiques.