Un ancien avocat du barreau de Limoges, actuel président du club de rugby le Biarritz Olympique, assigné avec deux autres figures du rugby devant le tribunal correctionnel de Limoges en 2025 pour "faux et usage de faux" à des fins d'escroquerie. Contacté, Arnaud Dubois, se dit consterné par cette attaque.
Arnaud Dubois, actuel président du conseil d'administration du Biarritz Olympique et précédemment avocat au barreau de Limoges, est convoqué devant le tribunal correctionnel de Limoges le 23 mai 2025. Il doit comparaître au côté de l'un de ses clients, Cédric Bistué, entrepreneur dans l'immobilier et connu pour être actionnaire du club de rugby de Béziers, ainsi qu'au côté d'un ancien joueur de l'USAL, Hervé Grégoire-Mazzocco.
Un contentieux civil... qui se retrouve au pénal
C'est par une procédure rarement utilisée que ces trois hommes se retrouvent assignés devant le tribunal correctionnel. Il s'agit d'une citation directe, à l'initiative d'une société portoricaine, la société Red Fort Capital, un fonds d'investissement spécialisé dans la reprise de créances et de financements de prêts.
Cette citation directe permet à un particulier ou une société qui s'estime victime d'une infraction, d'assigner directement un tiers auteur au pénal, sans instruction et sans que le Parquet ait été préalablement saisi de l'affaire par une plainte.
Le cabinet parisien, auteur de cette citation directe au nom de sa cliente, vise la production “de faux documents et de fausses attestations, destinés à être utilisés pour une escroquerie" dont sa cliente s'estime victime.
La Société Red Fort Capital prétend avoir accordé un prêt d’1,75 million d’euros pour la construction de studios au sein du projet de parc d'attraction de cinéma et vidéos, un temps attendu à Béziers. La société accuse aujourd’hui les trois hommes d’avoir fourni, d'une part, de faux documents pour justifier et garantir le prêt et, par ailleurs, n'avoir jamais remboursé la somme qu'elle dit avoir versée.
Elle estime ce préjudice financier aujourd'hui à près de 2,5 millions d’euros.
Arnaud Dubois se dit consterné par cette attaque
Ce n'est donc ni en sa qualité de Président du Biarritz Olympique, ni comme ancien directeur financier du club de Béziers, qu'il devra s'expliquer, mais en sa qualité d'avocat de Cédric Bistué, lui-même cité à comparaître.
Arnaud Dubois que nous avons contacté conteste formellement toute implication dans ce contentieux qui oppose son client à son prestataire financier.
"Je ne vois pas de quoi il s'agit réellement, la société Red Fort Capital parle de documents que je n'ai pas vus. Il est évident que je ne laisserai pas cette attaque et cette exposition médiatique préjudiciable sans réponse judiciaire."
Selon son client, Cédric Bistué, le contentieux repose sur non pas une facture, mais un devis, celui de prestations de consulting d'un cabinet américain, le cabinet IACONO, pour l'accompagner dans son projet immobilier et se placer ainsi au mieux dans le marché de ce futur complexe de studios de cinémas à Béziers. L'abandon du projet du complexe immobilier de studios de cinémas aurait mis fin aux prestations. Le cabinet de consulting aurait cependant cédé ce qu'elle aurait présenté comme une facture au fonds d'investissement Red Fort Capital, qui tente aujourd'hui de récupérer cette créance par tous moyens.
La prescription de cinq ans étant opposable au paiement de cette facture par Cédric Bistué, il resterait à la société qui se dit créancière de se retourner au pénal, dans le but de faire pression, sur le fondement de "faux documents" à des fins d'escroquerie.
Dans un communiqué, Cédric Bistué affirme "pour ma part, n'ayant jamais reçu de prestations conformes au devis, j'ai toujours contesté devoir le montant total de la créance."
Il ajoute par ailleurs : "Je regrette qu'Arnaud Dubois soit mis en cause, c'est injuste au regard de son professionnalisme et de son engagement".
N'ayant pas réussi à joindre Hervé Grégoire-Mazzocco pour entendre sa version, il en sera débattu devant les juges correctionnels le 23 mai prochain, au tribunal judiciaire de Limoges.