"Les joyeuses colonies de vacances, merci maman, merci papa !" Les camps de vacances laïcs au siècle dernier

Des cartes postales anciennes pour retracer, en Limousin, des événements, des moments d'actualité et de vie quotidienne passés et immortalisés par des photographies issues de la photothèque de Paul Colmar. Partons à la découverte des colonies de vacances laïques.

1912

Plus de 80 000 enfants de France partirent en colonies de vacances cette année-là dans 797 œuvres. Des établissements laïcs dont les dépenses étaient couvertes aux 3/4 par des subventions municipales.

Des "colos" qui se voulaient conformes à la première d'entre elles, créée en 1876 par le pasteur suisse zurichois Hermann Walter Bion. Un pionnier qui avait constaté que "les enfants des villes étaient moins forts et moins équilibrés que ceux des montagnes".

Choisissez parmi les plus maigres, les plus souffreteux, emmenez-les loin de Paris, en mer, en montagne, en forêt !

Edouard Cottinet, délégué cantonal de Paris en 1883

L'apparition des congés payés en 1936 fit de la jeunesse une priorité. Plein air, nature, sport, la "colo" devient lieu d'apprentissage, d'"école de la vie", comme au Mas-Eloi, près de Limoges, où l'on peut voir ces jeunes filles, sûrement ravies qu'on leur dispense un cours de gymnastique.

Sans les parents, on s'y amuse, on se travestit parfois, on y tombe, vite soigné, dorloté par l'infirmière du camp.

La Giboire, sur l'île d'Oléron, créée par les coopérateurs de Saint-Junien, fit vite le plein. En trente-sept ans, 10 000 enfants accueillis, découvrant les flots bleus, capturant même des pieuvres. Une colonie de vacances oléronaise laïque petit à petit délaissée. Les bâtiments n'accueillent plus de jeunes vacanciers depuis 1996 et devraient être prochainement mis en vente. 

Des colonies de vacances laïques moins courues qu'autrefois. Mais qui permirent à bon nombre de petits de se jeter dans le grand bain de la vie, suscitant, à coup sûr chez certains, des vocations de circassiens, de petits gibus aux biceps d'airain.