Deux mois après les faits, un trentenaire a été condamné à quatre ans de prison pour cette agression au couteau dans un commerce du centre-ville de Limoges. L'homme, en détention depuis les faits, avait menacé le gérant, dérobé du liquide et volé des cartouches de cigarettes, avant d'être rapidement interpellé par la police.
Ce fait divers avait bousculé la tranquillité de la rue de la Mauvendière de Limoges, le 20 août dernier. Un homme, jugé en comparution immédiate ce jeudi 19 octobre, a donc été condamné à quatre ans de prison pour des faits d'extorsions survenus dans un café de ce quartier situé à deux pas de la Cité judiciaire. Il a été maintenu en détention.
L'individu se dit schizophrène puis reconnaît les faits
En milieu de matinée de ce 20 août, le visage dissimulé derrière un foulard, l'agresseur entre dans ce tabac. Rapidement, il menace le gérant et repart avec de l'argent liquide et des cartouches de cigarettes.
Le propriétaire des lieux, aidé de ses clients, effectue un signalement auprès de la police.
Une heure plus tard, l'auteur présumé, qui aurait été assisté d'un complice, est repéré dans le secteur du jardin d'Orsay. Il porte sur lui une sacoche remplie de billets ainsi qu'un bob et une casquette volés. Un couteau est retrouvé dans une poubelle dans une rue adjacente du tabac.
Âgé de 34 ans, l'homme est connu des services de police. Lors de son arrestation, il assure "être schizophrène et ne plus se souvenir de ce qu'il a fait", écrit à l'époque le major de police dans son rapport. Il reconnaît finalement les faits, indiquant "entendre des voix qui lui dictent ce qu’il doit faire". Lui et son complice se sont rencontrés un an plus tôt dans un hôpital psychiatrique. En plus de la peine de prison, l'individu a interdiction de porter une arme pendant cinq ans.
Avant l'audience, la victime "se sent un peu dans le flou"
Avant l’audience, le gérant du tabac nous a confié par téléphone "l’angoisse" qu’il a ressentie après cette agression. "Je ne sais pas de quelle manière il va être condamné, je suis un peu dans le flou" avoue-t-il, certifiant sa confiance envers la justice.
Il espérait "une grosse peine", en raison "de l’extrême violence" de ce vol avec agression. Après ces faits, ce buraliste a toujours laissé ouverte son enseigne, et a pu compter sur le soutien de ses nombreux clients.
Sa constitution de partie civile, jugée recevable par le tribunal ce jeudi, a été renvoyée au 3 janvier 2024 sur intérêt civil.
"Nous avons été au courant et nous avons soutenu et suivi cette personne pour l’accompagner dans les démarches", assure Frédéric Vergne, président de la chambre des buralistes. Il précise que ces types de cambriolages sont en augmentation dans tout le département de la Haute-Vienne.
L’effet des émeutes après la mort de Nahel joue un rôle, avec trois bureaux de tabac totalement détruits et deux autres victimes de tentatives d’effractions. "Pendant cette période, une dizaine d'incidents mineurs ont aussi été notés" reprend-il.
Un protocole, signé avec l'État, permet désormais aux buralistes d'accéder à une subvention "afin d'acquérir des systèmes de sécurité plus performants", conclut le président de l'ordre professionnel.
Après cette condamnation, la défense dispose de dix jours pour faire appel de cette décision.