L'affaire se déroule à huis-clos, sans presse ni public. Le huis-clos protège la victime mais aussi l'auteur du regard de la société, jusqu'à en faire un sujet tabou. On parle peu de ces violences. Ce mardi à 20h30 sur France 3, une fiction suivie d'un débat et d'un documentaire abordent ce crime.
Le procès d'assises est une épreuve de plus pour une victime, parfois après 2 ou 3 ans d'instruction. Mais ce procès est une étape nécessaire pour se soigner de la violence subie. La condamnation de l'auteur est aussi la reconnaissance du statut de victime. Un verdict permet à la victime de se reconstruire. Or, beaucoup de victimes n'osent pas encore porter plainte et affronter le difficile parcours médical et judiciaire qui suit.Pour Sophie Raix, déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité à la Préfecture de la Haute-Vienne, tout commence par l'éducation. Des formations sont données dans les écoles primaires, dans les collèges et les lycées, car la relation garçon-fille s'est dégradée.
"C'est l'affaire de tous, ça commence par les insultes, le respect ça s'apprend, le maître mot c'est l'éducation, qu'on soit parent, enseignant ... c'est la société toute entière qui doit se sentir concernée"
Pour Gilbert Emery, Procureur de la République au Parquet de Limoges, les auteurs doivent savoir qu'il y aura toujours une réponse pénale.
Un numéro existe pour accompagner les victimes : le 3919.
L'association France-Victimes 87 accompagne celles et ceux qui veulent être informés et accompagnés.
AVIMED
7 bis, rue du Général Cérez
87000 Limoges 0555326810
Ce mardi 19 octobre, France 3 propose, dès 20 h 55, une soirée-débat avec la diffusion d'une fiction basée sur l’affaire Tonglet-Costellano de l'été 1974, devenu en septembre 1975 le procès du viol.
La fiction reprend un fait divers de l'été 1974. Aracelli Castellano et Anne Tonglet, deux Belges de 19 et 24 ans, font du camping sauvage dans une calanque près de Marseille. Une nuit, trois hommes les agressent et les violent des heures durant. A l'époque, le viol n'est pas qualifié de crime. C'est une violence parmi les autres, jugé en correctionnel, entre un vol à l’étalage et un délit routier.Cette violente agression devient le procès du calvaire subi par les femmes, de l'agression au parcours médical et judiciaire. Elle risque d'être qualifiée de "coups et blessures n’ayant pas entraîné d’interruption de travail de plus de huit jours". Mais intervient l'Avocate Gisèle Halimi (incarnée dans la fiction par Clotilde Courau), brillante Juriste du Barreau. En septembre 1975, l’affaire est renvoyée aux assises. Une première victoire qui provoque des réactions en chaine, les femmes manifestent, prennent la parole, témoignent à visage découvert. Une campagne médiatique de grande ampleur qui dure jusqu'en 1978, lorsque s'ouvre enfin le procès. Face à Gisèle Halimi, Gilbert Collard, jeune avocat qui défend les trois inculpés. Les plaidoiries s’achèvent le lendemain puis le verdict tombe : la culpabilité des trois auteurs est reconnue, des peines de six ans de prison pour l'un, de quatre ans pour les deux autres sont prononcées.
Avec ce procès, les mentalités évoluent. En décembre 1980, une nouvelle loi est enfin promulguée : le viol est un crime pour lequel l'auteur encourt une peine de quinze ans de réclusion criminelle.
Aujourd’hui, on estime seulement les plaintes à 10 %.