Abaissement de la température dans les bâtiments publics, extinction des éclairages publics, illuminations de Noël coupées à 22 heures : la municipalité souhaite réaliser 20% d'économie en matière d'électricité.
La ville de Limoges a voté mardi 20 septembre 2022 une rallonge de 3,5 millions d'euros à son budget 2022 afin de faire face à l'augmentation des coûts de l'énergie, des matériaux, et de l'alimentation.
" On ne peut pas faire autrement qu'augmenter les impôts" a déclaré Emile Roger Lombertie, le maire de Limoges, lors d'un conseil municipal. La taxe foncière serait la première concernée.
Sobriété énergétique à Limoges
La municipalité a déjà annoncé des changements concrets pour faire face à la hausse du prix de l'énergie. Dans les bâtiments publics (écoles comprises), la température sera abaissée à 18 degrés. Dans certains quartiers de Limoges, la ville va couper l'éclairage public entre minuit et 5h30 du matin sauf dans les endroits déjà équipés en éclairages LED ou ceux équipés de caméras de vidéosurveillance.
Toujours au chapitre éclairage, la ville de Limoges va investir 5 millions d'euros dans le déploiement des ampoules led. Les traditionnelles illuminations du mois de décembre seront coupées à 22 heures (au lieu d'une heure du matin) sauf à Noël et pour le réveillon. Le périmètre du marché de Noël sera d’ailleurs lui aussi restreint. Dans les zones commerciales, les lumières seront éteintes, tout comme les panneaux publicitaires.
Côté sport, la ville de Limoges labellisée "Active et Sportive", va multiplier ses matches en journée sauf pour les professionnels et les amateurs de haut niveau.
L'objectif de ces mesures est de réaliser 20% d'économie en matière de consommation électrique.
"Davantage fourmis que cigale"
En 2022, le surcoût énergétique de la ville de Limoges atteint 3 millions d'euros, intégralement absorbés par un excédent du budget de fonctionnement. L’exécutif vante ainsi sa bonne gestion des comptes :
Dans la mesure où l'on ne sait pas à quel moment tout ça va s'arrêter, il faut faire un matelas, il faut faire des provisions. On est davantage fourmi que cigale, mais c'est un choix politique.
Guillaume GuérinAdjoint au maire (LR)
Malgré cette gestion conservatrice, le maire de Limoges a tout de même annoncé une augmentation des impôts en 2023. Après la hausse - conséquente - de la part intercommunale de la taxe foncière, les propriétaires devront donc aussi payer davantage pour la part communale de cette même taxe.
En face, l'opposition exige une transparence totale : "S i en face de cet impôt, il y a un meilleur service public, plus de périscolaire, un accès à la culture renforcée, plus de sécurité, je crois que tout le monde s'y retrouve. Mais encore une fois, j'ai l'impression que les habitants et les habitantes de Limoges vont un petit peut être les vaches à lait de l'utilisation de ce levier fiscal", souligne Thierry Miguel, conseiller municipal d'opposition.
Motion d'urgence rejetée par le maire
L'opposition, le groupe Gauche citoyenne, sociale et écologiste, a présenté une motion d'urgence concernant le soutient de l'Etat aux collectivités locales, qui sont elles aussi confrontées à la hausse de leurs charges de fonctionnement.
En effet, l'opposition demande des mesures concrètes et rapides pour permettre aux collectivités d’affronter ces crises (hausse de l’énergie et des matières premières). Elle demande au gouvernement d'autoriser l'ensemble des collectivités à revenir aux tarifs réglementés, ainsi que relever le plafond de l' Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique. .
L'opposition demande également l'abandon de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (cvae) : il s'agit d'un impôt local dû par les entreprises qui réalisent un certain chiffre d'affaires. Enfin, le groupe demande l'indexation de la dotation globale de fonctionnement sur l'inflation, il s'agit de la plus importante dotation de l'Etat aux collectivités. En 2021, le montant versé aux communes s'est élevé à 11,95 milliards d'euros, soit un montant moyen de 165 euros par habitant.
Par ailleurs majorité et opposition se sont accordées pour demander la mise en place d'un bouclier tarifaire sur l'énergie pour les collectivités.