Pris dans la tourmente, les Limougeauds ont démontré qu'ils étaient capables de rester concentrés sur le sport en s'imposant 79-78 face aux Manceaux. Une victoire imparfaite, mais salutaire.
"Lanave démission"... L'ambiance n'était pas à la fête dans les tribunes de Beaublanc, quelques minutes avant le début du match. Le public n'a toujours pas digéré la lourde sanction infligée par la Ligue nationale de basket (LNB) à l'encontre du CSP : 3 défaites au classement, ce qui place le club limougeaud aux portes de la relégation, même s'il reste encore vingt-deux rencontres avant la fin de la saison.
Aux premières loges, les partenaires du club ne cachent pas leur inquiétude... et leur frilosité grandissante. "Nous, on est là pour le sportif, mais on verra ce qui va se passer au niveau partenariat avec le CSP... Aujourd'hui, on a un peu peur", avoue Damien Nadeaud, gérant de la société A23N.
Mickaël Pieters, directeur d'une autre entreprise partenaire, est plus optimiste : "J'ai confiance en la gouvernance du club, en espérant que tout rentre rapidement dans l'ordre et qu'il y ait une victoire, déjà, sur le plan sportif pour rassurer les 5 000 personnes."
Retrouver des couleurs
Ils le savent, les Limougeauds doivent redonner à leurs supporters des raisons de croire en leur club, tout comme ils doivent eux-mêmes reprendre confiance après ce coup de massue sur la tête. "On est concentré sur nous. On ne va pas dire qu'on a fait un pacte, mais on s'est parlé la semaine dernière en se disant que les dix joueurs, les trois espoirs et le staff... on est ensemble", explique le pivot Alexandre Chassang.
On va aller chercher les victoires les unes après les autres. Le reste de toute façon, malheureusement, on ne peut pas le contrôler.
Alexandre Chassang, pivot
"Le match aurait dû être plié bien avant"
Dès les premières minutes de match, Beaublanc se métamorphose : les sifflets laissent place aux cris de joie, comme lorsque le capitaine Nicolas Lang inscrit deux tirs à trois points décisifs. En face, Jones se montre tout aussi redoutable en inscrivant 22 points, dont 12 derrière la ligne des trois points. Mais les hommes d'Ilias Kantzouris montrent qu'ils ont de la ressource et reprennent l'avantage au retour des vestiaires.
Douze points d'avance dans le troisième quart-temps, les choses auraient dû en rester là, mais c'était sans compter sur la fébrilité d'une équipe incapable de gérer son avance. "Le match aurait dû être plié bien avant, mais nous avons fait de très grosses erreurs en fin de rencontre," se lamente Ilias Kantzouris.
Parmi ces erreurs, de nombreux rebonds défensifs ratés, permettant aux Manceaux de revenir à égalité (78-78) à quatre secondes de la fin. Le public retient son souffle. Faute sur Chassang, Limoges reprend l'avantage d'un minuscule petit point sur lancer franc... Après un second lancer volontairement raté, le chrono reste bloqué sur 2 secondes et 8 dixièmes. Beaublanc érupte, le match est suspendu. Finalement, le chrono est ramené à 1,6". Le Mans tente un dernier tir à trois points... C'est raté. Soulagement général. Le prochain déplacement du CSP aura lieu ce mercredi, à Nanterre, pour la Coupe de France.