Ce prix est décerné pour la première fois par des étudiants de la faculté des Lettres. Entretien avec le lauréat, auteur de Joueuse, un roman qui mise sur la manipulation dans le monde du poker.
À Limoges, Benoît Philippon n’est pas plongé dans l’inconnu. D’abord, parce qu’il a participé au salon du livre en 2019. Ensuite, pour des raisons plus personnelles : "Ma belle-mère habite en Limousin, du côté de Saint-Pardoux…"
Mais ce mercredi 29 septembre, l’auteur-réalisateur-scénariste n’est pas descendu du train pour un séjour en famille. Il recevait un prix pour son dernier livre, Joueuse (Ed Les Arènes), le récit d’une rencontre amoureuse, ou peut-être d'une rivalité, autour de tables de poker.
"Pulp tarantinesque"
Pas besoin de s’y connaître en cartes pour apprécier. Benoît Philippon parle plutôt d’un roman "Pulp tarantinesque" : "Ce qui m’intéresse, c’est qui est le plus fort à table. C’est le côté western, le mensonge, le masque. C’est une allégorie de notre rapport à la société, ce qu’on montre et ce qu’on cache."
Recevoir un prix décerné par des étudiants n’est pas anodin, et pour l’auteur, il y a là un lien avec son écriture : "J’ai un style cinématographique. Les jeunes retrouvent sans doute le plaisir qu’ils ont quand ils vont au cinéma."
Après Mamie Luger
L’univers de Joueuse est très différent du précédent livre de Benoît Philippon, Mamie Luger, qui a rencontré un très beau succès. L’histoire d’une centenaire à la gâchette facile qui dévoile au fil des pages, à la police comme au lecteur, un passé délicieusement sulfureux. Mais pour l'auteur, la continuité entre ces livres est bien présente : "Mamie Luger attire d’abord un public plus âgé, mais c’est finalement un roman intergénérationnel. Il est même étudié en classe avec des professeurs de français."
Le prix étudiant du polar est décerné pour la première fois par des élèves de la faculté des Lettres de Limoges. Il s’agit de récompenser un auteur et d’inciter les jeunes à lire. Avec Benoît Philippon, le jury fait tapis, et ce n’est pas du bluff…